Skirk build, le guide complet

Histoire du personnage 1
« Partons. Elle ne s’en sortira pas. »
« Mais, nos ordres étaient de… »
La jeune enfant tenait son bras cassé et ensanglanté, tout en regardant avec des larmes dans les yeux les deux silhouettes devant elle.
Finalement, celui qui semblait être le responsable demanda à l’autre de cesser de parler. Ils se retournèrent, puis disparurent au loin.

Peu de temps avant, son peuple apprit que l’univers était peuplé de bien plus de civilisations qu’ils ne l’imaginaient. Par le passé, les chances d’interagir avec des habitants d’autres mondes étaient réservées à quelques érudits.
Quelques mois auparavant, les dirigeants annonçaient que leurs relations commerciales étaient amicales… Alors pourquoi…?
Le feu qui faisait rage brisait les poutres. Le corps d’une petite fille asphyxiée gisait dans la fournaise, souffrant de perte de sang et de la chaleur extrême.

Lorsque les débris et le bois carbonisé qui l’avaient ensevelie furent dégagés, elle entendit un son… Quelque chose qui couinait.
Ses paupières étaient collées à cause du sang séché. Mais même sans voir, elle pouvait sentir la lumière.
Elle pouvait entendre des bruits de pas, crissant sur la terre calcinée. Chaque pas faisait voler en éclats les briques brisées au sol.
Le nouvel arrivant libéra facilement la petite fille des débris qui l’entravaient. Plaçant sa main massive sur son épaule, il l’extirpa de là.
La douleur d’être tirée si brusquement lui donna l’impression que tous ses membres avaient été arrachés d’un seul coup. Elle se mit à pleurer. Ses larmes parvinrent à sortir de ses paupières et firent couler le sang coagulé.
Elle fut surprise de constater qu’elle était encore assez hydratée pour pleurer.
Mais cette sensation ne dura qu’un bref moment. L’instant d’après, elle s’évanouit à cause de la douleur.

Elle s’étonna de s’être réveillée. Elle ne pensait pas que la grâce de rouvrir les yeux lui serait accordée. Malgré sa vision encore floue, elle pouvait distinguer un feu de camp et un homme de grande taille assis devant, les jambes croisées. Sur le côté, une énorme bête ressemblant à un rat était recroquevillée dans l’ombre, ses yeux sombres reflétant le scintillement des flammes.
« Tu es réveillée ? Ne te fatigue pas à poser des questions qui n’ont aucune importance avec ta survie. »
L’homme ne s’était même pas retourné dans sa direction. Il continuait à entretenir le feu avec son épée.
« Est-ce que tu veux mourir ou vivre ? »
Elle voulait lui demander pourquoi elle était encore en vie et qui il était. Mais il l’avait prévenue de ne pas poser de questions sans importance.
La jeune fille regarda simplement le ciel étoilé et hocha la tête.
Après avoir reçu sa réponse, l’homme retira son épée des braises et tua la bête semblable à un rat d’un seul coup. Il coupa la viande des pattes, embrocha les morceaux à l’aide de son arme et les fit cuire sur le feu. Enfin, chose rare, il se leva et lui fourra la viande dans la bouche. Aussi fade soit-elle, la graisse huileuse était aussi délicieuse qu’un festin pour la jeune fille affamée.

Au moins, il ne lui avait pas demandé de se nourrir seule. Il semblait avoir compris que ses membres étaient irrémédiablement endommagés.

Histoire du personnage 2
Une fois les blessures de la jeune fille stabilisées, l’homme l’autorisa à poser quelques questions anodines.
« Êtes-vous un des survivants ? »
« Non. »
« Alors pourquoi est-ce que je vous comprends ? »
« Il n’y a qu’un seul état du chaos et une seule définition du vide. L’ordre, en revanche, peut être interprété de mille façons différentes.
Les habitants de ta planète s’appuyaient autrefois sur leur grande capacité d’adaptation pour entrer en contact avec l’Abîme. Même après leur mort, le pouvoir persistant qu’ils portaient conservait les traces de leurs rencontres passées. La nature de ce pouvoir est similaire au mien.
J’ai tissé les échos mourants d’innombrables âmes. J’ai passé un certain temps à apprendre d’eux, une demi-journée environ, je crois. »
« Juste pour apprendre notre langue ? Dans ce cas, mon père et ma mère… »
« Ils sont morts. Dévorés comme de la viande pour gagner de la force, engloutis comme de simples restes. »
L’homme répondit à la deuxième question, puis poursuivit :
« Au début, j’ai cru que ces gens s’étaient donné la peine d’éradiquer toute vie sur cette planète parce qu’il y avait quelque chose qui valait la peine d’être détruit. Une sorte de technologie incroyable avec laquelle il serait peut-être possible de manier l’Abîme.
Mais je me suis trompé. Vous n’aviez pratiquement pas de technologie. On pourrait penser que votre civilisation n’a pas eu un seul individu avec de l’ambition, ou de la force, à travers toute son histoire.»
« Espèce de…! »
« N’es-tu pas exactement pareille ? N’as-tu pas mangé la chair de la créature qui t’a sortie des décombres ?
Mais je dois préciser que je l’ai fait venir d’une autre planète, puisque toute vie a disparu sur la tienne.
Je doute même de trouver une seule espèce capable d’effectuer des recherches ici. »
La jeune fille voulut dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle décida donc de demander autre chose.
« Pourquoi suis-je toujours en vie ? »
« Ton monde a côtoyé l’Abîme. Bien que peu l’aient utilisé directement, chacun d’entre vous a été contaminé d’une manière ou d’une autre par son pouvoir.
Cela a légèrement renforcé votre constitution. Si un humain ordinaire avait été à ta place, il aurait été étouffé, brûlé, puis écrasé par l’effondrement du plafond.»
« On peut donc utiliser ce pouvoir pour devenir plus fort ? »
Les yeux de l’homme brillaient à la lumière du feu, un changement perceptible visible dans son regard : « Veux-tu devenir plus forte ? »
La jeune fille acquiesça.
« Peu importe le prix à payer ? Même si tu es jugée et méprisée pour avoir utilisé des moyens immondes afin de sortir victorieuse… Souhaites-tu malgré tout devenir plus forte ? »

La réponse de la jeune fille fut emportée par le vent qui balayait les terres désolées de sa planète.

Histoire du personnage 3
Elle s’appelait désormais Skirk.

Ses tendons sectionnés et ses os brisés furent restaurés par l’homme connu sous le nom du « Cavalier abominable ». Mais il n’y avait pas lieu de se réjouir.
L’homme l’obligeait à manier une lame tous les jours et à s’entraîner jusqu’à ce que ses membres soient à nouveau abîmés. C’était comme s’il voulait tout simplement qu’elle ressente la douleur.
Chaque jour, après l’entraînement, son corps brisé était à nouveau remis en état.

Elle voyagea à travers l’univers avec le «Cavalier abominable » et fut témoin des ennemis qu’il faisait tomber dans son sillage.
C’était une arme forgée par les ressources d’un système stellaire entier. Une divinité manifestée par l’unité des croyances d’une civilisation entière. Le plus puissant des guerriers parmi des milliards…
Il les avait tous enterrés. Alors que Skirk devenait de plus en plus forte, elle eut une révélation. Personne n’avait forcé son maître à utiliser l’étendue réelle de son pouvoir.
S’il s’agissait d’une bête malfaisante, il mangeait sa chair. S’il s’agissait d’une divinité ou d’une machine, il absorbait son énergie.
S’il s’agissait d’un guerrier ou d’un mage, il jouait avec sa proie. Il l’obligeait à utiliser tous les stratagèmes possibles, puis l’abattait une fois qu’il en avait assez.
C’est ce que son maître appelait «dévorer».

Les membres de Skirk furent remplacées par des illusions abyssales. Plus jamais ils ne la feraient souffrir.
Ses récepteurs de la douleur, qui furent surchargés et complètement engourdis au cours de ces longues années, n’émettraient plus jamais de signal.
La douleur n’est qu’un mécanisme biologique d’évitement. Skirk savait ce que son corps lui disait :
Elle était déjà très forte. Elle n’aurait plus jamais besoin de fuir le danger.

Cela lui donna confiance en elle. Un jour, elle décida d’enfin poser la question qui la travaillait depuis longtemps :
« À l’époque, pourquoi m’avez-vous sauvée ? »

Histoire du personnage 4
« Je l’ai fait sur un coup de tête. »
Son maître, dont le vrai nom était Surtalogi, lui répondit ainsi.
« Peux-tu croire qu’en ce moment, je suis la plus grande calamité de l’univers ? »
« Il n’est pas nécessaire de discuter de mes convictions en la matière, maître. Ceux qui en ont douté ont tous été réduits en poussière dans le vide. »
« Hmph. Ce que j’ai toujours recherché, c’est la force. Celle qui permet de déjouer tous les mensonges et toutes les manipulations. »
« Mais… après avoir parcouru tout ce chemin, une peur s’est mise à m’envahir…
La peur de m’ennuyer. »

Skirk écoutait en silence. Elle n’arrivait pas à concevoir que la vie d’un tel antagoniste qui bouleversait l’univers puisse être considérée comme « ennuyeuse ».
« Après avoir rendu visite aux guerriers les plus puissants de l’univers, je n’avais plus aucune force à traquer.
Qu’est-ce que cette histoire raconte déjà ? « La distance est mesurée par le cœur, et le mien est légèrement plus grand que l’univers. »
Une fois que l’univers entier sera devenu mon jardin et que je ne verrai plus que deux fourmilières se livrant une guerre minuscule… Je suppose que mes années les plus fortes deviendront aussi les plus ennuyeuses. »

Bien entendu, Surtalogi n’était pas du genre à lire des histoires. Il disait cela car, il y a quelque temps, il était tombé sur un débris qui dérivait dans l’univers. Ce dernier portait l’odeur de sa terre natale.
Il jeta un coup d’œil au titre et aux premières lignes avant de le jeter. Il se trouve que le début contenait le passage suivant :

« J’ai sérieusement envisagé de prendre des disciples et d’attendre qu’ils mûrissent avant de m’amuser. Tu as été la première.
Et une fois que tu seras partie, je ne te reconnaîtrai plus comme mon élève.
Je te dépouillerai de tout : ce que je t’ai donné, ce que tu as revendiqué pour toi-même, même les aspects les plus insignifiants de ta personne… Tout sera détruit. »

Skirk savait qu’il ne s’agissait pas d’un mensonge inventé pour donner une simple leçon. Entre elle et Surtalogi, il n’y avait pas de lien profond de maître à élève ni d’intentions sincères.
Tout ce que Surtalogi disait, il le pensait au premier degré. Un jour, ils se battraient sûrement jusqu’à la mort.

Il existe de nombreux chemins dans le monde. Mais une fois que l’on en emprunte un, les autres s’étiolent.
Depuis ce jour, une lame semblait être descendue de nulle part et restée suspendue au-dessus de la tête de Skirk. Sa vie, son destin… Tout s’entremêlait pour converger en un objectif unique : devenir plus forte.

Histoire du personnage 5
« Maître, puisque vous avez dit que votre groupe s’était partagé suffisamment de pouvoir de l’Abîme pour renverser un monde tout entier, ou du moins un sixième de celui-ci…
Comment se fait-il que vous soyez, à vous seul, plus fort qu’un monde entier ? »
« Oh ? Aurais-je sauvé une idiote ?
Lorsque le fruit d’un arbre meurt, ses graines sont enfouies sous le sol pourri. Naturellement, ces graines peuvent devenir des arbres plus vigoureux qui donnent des récoltes cent, voire mille fois plus riches que celles du premier arbre fruitier.
Même si un ou deux survivants seulement s’échappent d’un monde condamné, leur seule volonté peut devenir suffisamment forte pour recréer le monde qu’ils ont perdu. »
Leur séparation étant imminente, Skirk ne prenait plus la peine de feindre la révérence ou l’obéissance.
La peur n’est efficace que chez les faibles. Mais lorsqu’on devient plus fort et qu’on ne parvient pas à la vaincre, la peur devient une entrave.

Finalement, elle décida de faire ses adieux à son maître. Elle retourna sur la terre natale de Surtalogi, le monde connu sous le nom de « Teyvat ».
Elle voulait trouver le premier arbre fruitier. Celui qui avait enfoui ses graines dans un sol pourri, mais dont l’une d’elles était devenue un arbre formidable.
Dès lors, une grande noirceur s’abattit sur toute la forêt : celle de l’ombre projetée par le Cavalier abominable sur l’univers tout entier.

À travers l’univers, les autres civilisations qui la virent la considérèrent naturellement comme une alliée du Cavalier abominable.
Tous les mondes qu’elle traversa au cours de ses voyages la prirent pour une membre de la Calamité cosmique et gardèrent leurs distances par méfiance.
… Sauf en Teyvat, où la gardienne de ses frontières baissa sa garde après avoir parlé à Skirk. Une fois un accord conclu avec elle, elle lui accorda un droit de passage limité dans ce monde.

« Tu n’appartiens pas à ce monde. Ce n’est pas chez toi. »
Les mots du Cavalier abominable restaient gravés dans sa mémoire.
Mais que se passerait-il si un vœu adressé à une étoile filante pouvait tisser ne serait-ce qu’un lien entre elle et le monde ?