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Xilonen build, le guide complet

Voici le guide complet pour build le personnage Xilonen de Genshin Impact ! On a compilé pour toi les informations nécessaires pour préparer et équiper le personnage : matériaux, armes et artéfacts, synergies et rotations... On t'offre nos conseils et astuces de gameplay pour jouer Xilonen dans toutes les situations.

Build du personnage

Kit du personnage

Aptitudes

Cri d’Ehecatl

Attaque normale

Enchaîne jusqu’à 3 coups d’épée.

Attaque chargée

Consomme de l’endurance pour donner un coup de pied en avant.

Attaque plongeante

Plonge depuis les airs pour frapper le sol, infligeant des DGT aux ennemis en chemin et des DGT de zone à l’impact, le tout selon la DÉF de Xilonen.

Bénédiction noctâme : Roulette de patin

Pendant sa bénédiction noctâme, Xilonen passe en mode Roulette de patin. Dans ce mode, les attaques normales de Xilonen lui permettent d’effectuer 4 coups de pied continus avec ses patins à roulettes et elle ne peut pas utiliser d’attaques chargées.
Les attaques normales et plongeantes de Xilonen pendant sa bénédiction noctâme infligent des DGT Géo infusés de noctâme ne pouvant pas être enchantés qui dépendent de sa DÉF.

Scratch de Yohual

Que les rythmes de la passion résonnent à travers la nation ! Xilonen enfile ses patins de combat rapide et se rue en avant sur une certaine distance pour infliger des DGT Géo infusés de noctâme selon sa DÉF.
Après utilisation, Xilonen obtient 45 pts de noctâme et entre dans l’état Bénédiction noctâme, état pendant lequel elle passe en mode Roulette de patin.

Échantillons sources

Xilonen possède 3 échantillonneurs qui peuvent générer différentes ambiances sonores en fonction des types élémentaires des autres personnages de l’équipe, diminuant ainsi les RÉS élémentaires correspondantes des ennemis proches lorsqu’ils sont activés.

Les échantillons sources des 3 échantillonneurs sont de l’élément Géo d’origine et chaque personnage de l’équipe de l’élément Pyro, Hydro, Cryo ou Électro changera le type élémentaire d’un échantillonneur Géo en l’élément correspondant.

Lorsque Xilonen bénéficie d’une bénédiction noctâme, les échantillons sources Géo qu’elle possède restent activés. Après avoir débloqué l’aptitude passive « Écho de Netotiliztli », Xilonen peut déclencher l’effet de cette dernière pour restaurer ses points de noctâme. Lorsque ses points de noctâme atteignent le maximum, Xilonen les consomme tous pour activer les 3 échantillons sources qu’elle possède pendant 15 s.

Lorsque les échantillons sources sont activés, les RÉS élémentaires correspondantes des ennemis proches diminuent. Les effets des échantillons sources du même type élémentaire ne se cumulent pas et Xilonen peut déclencher ces effets même lorsqu’elle fait partie de l’équipe mais n’est pas déployée.

Bénédiction noctâme : Xilonen

La bénédiction noctâme de Xilonen consomme de façon continue ses points de noctâme et prend fin une fois les points épuisés ou lors d’une nouvelle utilisation de la compétence. L’état Bénédiction noctâme de Xilonen possède les propriétés spéciales suivantes :

  • Le mode Roulette de patin de Xilonen s’active, augmentant sa VIT de déplacement et sa VIT d’escalade et lui permettant d’effectuer des sauts à grande vitesse sous forme d’ocelot lorsqu’elle escalade.
  • La bénédiction noctâme de Xilonen a certaines restrictions : lorsque Xilonen bénéficie d’une bénédiction noctâme, ses points de noctâme ont une limite de 9 s, après quoi ils sont immédiatement épuisés.

Lorsque les points de noctâme de Xilonen ont été épuisés pendant sa bénédiction noctâme, elle ne peut plus en générer grâce à l’aptitude passive « Écho de Netotiliztli ».

TdR : 7 s
4 particules générées.

D’une certaine manière, la fabrication de pierres précieuses et le mixage musical partagent des principes similaires : filtrer les impuretés et ne conserver que les choses les plus rayonnantes.
Xilonen n’est pas difficile pour les deux. Et puis, elle les apprécie énormément l’un et l’autre !

Rythme d’Ocelotlicue !

Active la platine de mixage au phlogistique (version portable) à pleine puissance pour infliger des DGT Géo de zone infusés de noctâme selon la DÉF de Xilonen.

De plus, les effets suivants se déclenchent selon les différents échantillons sources :

  • Si un minimum de 2 échantillons sources ont changé de type élémentaire : Xilonen joue un rythme exubérant qui soigne les personnages déployés à proximité à intervalles réguliers selon sa DÉF.
  • Si moins de 2 échantillons sources ont changé de type élémentaire : Xilonen joue un rythme fervent qui déclenche deux battements supplémentaires infligeant des DGT Géo de zone infusés de noctâme selon sa DÉF.

TdR : 15 s
Énergie élémentaire : 60

« Bon, faisons une pause !
— Ça ira, j’ai enregistré ces rythmes il y a un moment. Voyons ce que ça donne si on mixe nos tempos, hein ? »

Écho de Netotiliztli

Pendant la bénédiction noctâme :

  • Si un minimum de 2 échantillons sources de Xilonen ont changé de type élémentaire : elle obtient 35 pts de noctâme en touchant un ennemi avec une attaque normale ou plongeante, cet effet pouvant être déclenché une fois toutes les 0,1 s.
  • Si moins de 2 échantillons sources de Xilonen ont changé de type élémentaire : les DGT infligés par ses attaques normales et plongeantes augmentent de 30 %.
Gaine blindée portable
Lorsque les points de noctâme de Xilonen atteignent le maximum pendant sa bénédiction noctâme, elle déclenche un effet équivalant à une éruption noctâme, cet effet pouvant être déclenché une fois toutes les 14 s.
De plus, la DÉF de Xilonen augmente de 20 % pendant 15 s lorsqu’un membre de l’équipe à proximité déclenche une éruption noctâme.
Don de la nuit : Bénédiction des feux de forge

Après avoir épuisé ses points de noctâme, Xilonen change pour consommer du phlogistique afin de maintenir sa bénédiction noctâme.
Dans une zone de Natlan avec des mécanismes phlogistiques, la transmission noctâme « Xilonen » peut être utilisée. Lorsque le personnage déployé sprinte, escalade, est en plein mouvement provoqué par une aptitude particulière ou est à une certaine hauteur dans les airs, le déploiement de Xilonen déclenche l’effet suivant : Xilonen entre dans l’état Bénédiction noctâme et obtient 20 pts de noctâme.

Dans cet état, les points de noctâme de Xilonen ont une durée limite de 4 s, après quoi ils sont immédiatement épuisés, Xilonen pouvant cependant utiliser Scratch de Yohual pendant cette durée pour prolonger la durée de ses points de noctâme de 9 s. La transmission noctâme peut être déclenchée une fois toutes les 10 s par votre équipe.

De plus, Xilonen ne consomme pas d’endurance lorsqu’elle escalade dans la région de Natlan pendant sa bénédiction noctâme.

Tour de Tepeilhuitl
Déclencher une transmission noctâme restaure 15 pts de phlogistique.

Constellation

Phrase sabbatique
La consommation de points de noctâme et de phlogistique de Xilonen pendant sa bénédiction noctâme diminue de 30 % et la durée limite de ses points de noctâme est prolongée de 45 %.
De plus, lorsque ses échantillons sources sont activés, Xilonen augmente également les RÉS à l’interruption des personnages déployés de l’équipe à proximité.
Arrangement de Chiucue

Les échantillons sources Géo que Xilonen possède restent activés. De plus, lorsque ses échantillons sources sont activés, tous les personnages de l’équipe à proximité ayant un type élémentaire correspondant obtiennent l’effet concerné :

  • Géo : augmente les DGT infligés de 50 %.
  • Pyro : augmente l’ATQ de 45 %.
  • Hydro : augmente les PV max de 45 %.
  • Cryo : augmente les DGT CRIT de 60 %.
  • Électro : restaure 25 pts d’énergie élémentaire et diminue le TdR des déchaînements élémentaires de 6 s.
Boucle de Tonalpohualli

Niveau d’aptitude Scratch de Yohual +3.

Niveau max : 15

Transe de Suchitl
Lorsque Xilonen a utilisé Scratch de Yohual, tous les personnages de l’équipe à proximité obtiennent l’effet Don fleuri pendant 15 s.
Les DGT infligés par les attaques normales, chargées et plongeantes des personnages bénéficiant d’un don fleuri augmentent d’une valeur équivalant à 65 % de la DÉF de Xilonen, cet effet étant annulé après avoir été déclenché 6 fois ou à la fin de sa durée.
En touchant plusieurs ennemis en même temps, un déclenchement est comptabilisé pour chaque ennemi touché. De plus, les déclenchements des dons fleuris des personnages de l’équipe sont calculés indépendamment.
Fondu enchaîné de Tlaltecuhtli

Niveau d’aptitude Rythme d’Ocelotlicue ! +3.

Niveau max : 15

Carnaval de la nuit impérissable

Lorsque Xilonen bénéficie d’une bénédiction noctâme, elle obtient une bénédiction de la nuit impérissable lorsqu’elle sprinte, saute et utilise une attaque normale ou plongeante, ce qui lui permet d’ignorer les restrictions de sa bénédiction noctâme et d’augmenter les DGT infligés par ses attaques normales et plongeantes pendant 5 s.

Pendant cette durée :

  • Le compte à rebours de la durée limite des points de noctâme de Xilonen s’arrête, ses points de noctâme, son phlogistique et son endurance ne diminuent plus, et sa bénédiction noctâme ne s’arrête plus lorsque ses points de noctâme atteignent le maximum.
  • Les DGT infligés par les attaques normales et plongeantes de Xilonen lorsqu’elle bénéficie d’une bénédiction noctâme augmentent d’une valeur équivalant à 300 % de sa DÉF.
  • Xilonen soigne les PV de tous les personnages de l’équipe à proximité d’une valeur équivalant à 120 % de sa DÉF toutes les 1,5 s.
    Une bénédiction de la nuit impérissable peut être obtenue une fois toutes les 15 s.

Gameplay du personnage

MDPS Géo

Synergie 1 : Xilonen PA (attaques plongeantes)
Allié 1
Allié 2
Allié 3
Synergie 2 : Xilonen double / triple Géo
Allié 1
Allié 2
  • Candace doit être C6.
Allié 3

Support / Buffer

Xilonen s’insère dans presque toutes les compositions de teams existantes. Elle s’associe parfaitement à Kaedehara Kazuha pour augmenter le DPS de tes alliés. Tu peux aussi la jouer à la place de Zhongli et l’équiper du bonus de set [4P] Parchemin du héros de la Cité de braise.

Farm du personnage

Matériaux d’élévation et d’aptitudes

Xilonen Genshin Impact, farm des matériaux d'élévation du personnage et d'amélioration des aptitudes
Matériaux d’élévation du personnage :
  • Topaze prithiva (Géo)
  • Sifflet en bois de sentinelle, Sifflet en métal de guerrier, Sifflet en or de guerrier couronné par les sauriens (Guerrier tribal)
  • Noyau source aux motifs dorés secrets (Automate de source secrète « Configurateur »)
  • Chrysanthème brillant (Natlan)
Matériaux d’élévation des aptitudes :
  • Enseignement du Petit bois, Guide du Petit bois, Philosophie du Petit bois (Natlan)
  • Sifflet en bois de sentinelle, Sifflet en métal de guerrier, Sifflet en or de guerrier couronné par les sauriens (Guerrier tribal)
  • Miroir de mushin (Shouki no Kami)

Routes de farm

Map interactive par Qiqi’s Notebook.
Map interactive par Qiqi’s Notebook.

Présentation du personnage

Une forgeuse-nomenclatrice des Nanatzcayens. Elle est particulièrement douée pour trouver l’équilibre entre les lourdes responsabilités de son travail et son envie de mener une vie agréable.

Xilonen est connue dans tout Natlan depuis bien longtemps en tant que forgeuse-nomenclatrice ainsi que pour ses compétences en matière de forge.
Les gens admirent son talent exceptionnel et viennent du monde entier pour la voir. Certains viennent réellement pour lui confier la forge d’une arme, tandis que d’autres viennent simplement pour voir à quoi elle ressemble. Cela leur donne une anecdote intéressante à raconter aux autres.
Mais Xilonen n’a que faire de ce que pensent ces clients. Peu importe le nombre de titres incompréhensibles et à rallonge que les étrangers lui donnent. Elle n’a guère que faire de ces honneurs, car elle reste avant tout une forgeronne. Elle doit respecter les exigences du client, raffiner le minerai et le façonner avec résolution pour lui donner sa forme définitive. La réputation ne renforcera pas ses coups de marteau, pas plus que les calomnies ne refroidiront sa forge.
Cependant, lorsque des clients se présentent à son atelier, ce n’est pas la chaleur du fourneau qui les accueille. Il s’agit plutôt d’un formulaire de demande de renseignements avec des cases à remplir.
« Aucun problème, j’accepte cette commande. Mais avant ça, il faut confirmer certains détails. »
« Une bonne communication garantit la qualité du travail. Discutons d’abord de ce que vous voulez vraiment. »

Histoire du personnage 1
Aux yeux de la plupart des Natlanois, tremper des contes et forger des antiques noms est un devoir sans pareil.
L’esprit noble et les innombrables actes héroïques qu’incarnent les antiques noms sont les fondations sur lesquelles Natlan repose.
Dans l’imagination populaire, les forgeurs-nomenclateurs furent souvent associés à toutes sortes de qualités en rapport avec les antiques noms.
Certains les décrivirent comme des ascètes solitaires qui se raffinaient l’esprit au cours d’un entraînement isolé et ardu. D’autres crurent qu’ils étaient des vétérans de guerre qui portaient la gloire et les cicatrices d’innombrables batailles ou les virent comme des élus au talent extraordinaire et aux connaissances provenant de sources mystérieuses, assumant le fardeau de forger des noms…
Sans oublier ceux qui parlèrent d’un héros personnellement choisi par la Wayob. Béni par les conseils de cette dernière, il traversa une série d’épreuves sans fin, en éliminant de nombreux ennemis puissants, pour enfin découvrir la réponse qui était depuis longtemps enfouie dans son cœur, à la fin de son voyage…
« Xilonen, ces histoires sont vraies ? C’est comme ça que les forgeurs-nomenclateurs obtiennent leur pouvoir ? »
Lorsqu’un groupe de jeunes curieux de la tribu des Enfants des échos parvint enfin à retrouver Xilonen, l’actuelle forgeuse-nomenclatrice, cachée dans les hauteurs des arbres pour faire une sieste, elle bâilla et répondit d’un ton résigné :
« Tout d’abord, forger des antiques noms est une question de technique. »
« Hein ? Mais… »
« Ce qui signifie qu’il faut étudier assidûment, puis mettre en pratique les leçons apprises. »
Mais avant qu’elle ne puisse terminer de dispenser sa sagesse, les enfants étaient déjà partis en boudant. Elle avait déçu leur imagination simple mais débordante, qui était tombée au sol comme un ballon tiré vers le bas par un panier rempli d’obsidienne. Ils continueraient d’apprendre, qu’ils le veuillent ou non, jusqu’à ce que d’autres idées toutes aussi fantaisistes les fassent s’élever jusqu’aux nuages.
« Ce n’est pas comme si j’avais menti… »
La forgeuse-nomenclatrice se rallongea, protégée du soleil sous une végétation luxuriante. C’était l’endroit parfait pour une sieste qui durerait une demi-heure, juste assez pour qu’elle reprenne des forces avant d’affronter les lourdes tâches qui l’attendaient.
« La seule façon de concrétiser ces histoires est d’abord d’étudier d’arrache-pied… »

Histoire du personnage 2
Xilonen ne s’intéressait qu’à l’aspect purement technique de la théorie des antiques noms lors de son apprentissage.
Cela comprenait, notamment, la création de gravures phlogistiques les plus efficaces, l’alimentation de divers appareils avec du phlogistique, la modification de motifs de gravure existants…
Au début de chaque cours, ses camarades ne pouvaient s’empêcher de commencer à somnoler, leurs paupières se fermant au fur et à mesure. L’un après l’autre, ils s’affalaient sur leur bureau et s’endormaient.
À la fin, Xilonen était la seule élève encore éveillée. Sous le regard bienveillant de sa tutrice, elle levait même son cahier et posait des questions.
« Les gravures phlogistiques ont-elles besoin de phlogistique qui circule pour fonctionner ? Si je plongeais dans une piscine de phlogistique pur, les motifs gravés sur mon corps s’activeraient-ils ? À moins qu’ils ne s’éteignent ou n’explosent ? »
« Le phlogistique existe-t-il à l’état gazeux ? Si c’est le cas, imaginez que je remplisse une cheminée avec et que je laisse tomber un morceau de viande du haut de celle-ci. Quelle devrait être sa hauteur et la densité du phlogistique pour que la viande soit parfaitement cuite lorsqu’elle atteindra le bas de la cheminée ? »
« Une perte d’environ 20 % des fluides corporels peut avoir des conséquences mortelles pour l’humain. Dans ce cas, quelle quantité de phlogistique un candélapignon devrait-il perdre avant de se flétrir ou de perdre sa chaleur ? »
Ces questions pouvaient sembler pointues, voire un peu particulières, mais elles ne gênaient pas Teyiz, la célèbre forgeuse-nomenclatrice. Elle ne pensait pas du tout que Xilonen lui demandait tout cela dans le but de faire des bêtises.
La très respectée Teyiz fut tout simplement étonnée que Xilonen ait la patience de suivre un cours aussi ennuyeux.
La plupart des enfants ne s’intéressaient pas à ces choses, et préféraient les cours dans lesquels leurs aînés racontaient des légendes sur les héros des différentes tribus. Ils s’imaginaient être ces héros, mais ignoraient les difficultés et les souffrances, pour accéder directement à la gloire et à la célébrité.
Xilonen n’éprouvait aucun intérêt pour ces histoires. Cependant, afin de réussir à coup sûr ses examens portant sur ces sujets, elle demandait à ses camarades de classe de lui prêter leurs notes en les « soudoyant » avec des bonbons au lait. Elle les recopiait ensuite, puis se forçait à tout mémoriser, juste assez pour obtenir une note qui ne serait pas suspecte.
Sa force et sa passion ne se trouvaient pas dans des fantaisies vides, mais plutôt dans des axiomes et des équations précises.
Elle estimait que ces derniers valaient la peine d’être étudiés, car ils serviraient aux générations futures.
Quant aux histoires… Elles n’étaient ni précises ni concises. Leur manque de définitions et d’axiomes les rendait tout simplement trop chaotiques pour être suivies. Ces récits n’avaient aucune valeur pour elle, sauf pour lui permettre d’obtenir des points à ses examens.
Malgré tout cela, Teyiz choisit de ne pas arrêter immédiatement Xilonen dans ses agissements, et ne la réprimanda pas non plus.
Lorsque le cours suivant fut sur le point de commencer, Xilonen s’apprêta à sortir l’une de ses excuses habituelles : un mal d’estomac, un mal de tête ou un rhume, mais Teyiz vit clair dans son jeu.
« J’ai déjà pensé comme toi, Xilonen. »
La forgeuse-nomenclatrice s’adressa à son élève, en tapotant le cahier rempli d’équations qu’elle tenait.
« Mais n’oublie pas que pour les forgeurs-nomenclateurs, les histoires et les équations sont intrinsèquement une seule et même chose. »

Histoire du personnage 3
Aux yeux de la plupart des Natlanois, tremper des contes et forger des antiques noms est un devoir sans pareil.
L’esprit noble et les innombrables actes héroïques qu’incarnent les antiques noms sont les fondations sur lesquelles Natlan repose.
Dans l’imagination populaire, les forgeurs-nomenclateurs furent souvent associés à toutes sortes de qualités en rapport avec les antiques noms.
Certains les décrivirent comme des ascètes solitaires qui se raffinaient l’esprit au cours d’un entraînement isolé et ardu. D’autres crurent qu’ils étaient des vétérans de guerre qui portaient la gloire et les cicatrices d’innombrables batailles ou les virent comme des élus au talent extraordinaire et aux connaissances provenant de sources mystérieuses, assumant le fardeau de forger des noms…
Sans oublier ceux qui parlèrent d’un héros personnellement choisi par la Wayob. Béni par les conseils de cette dernière, il traversa une série d’épreuves sans fin, en éliminant de nombreux ennemis puissants, pour enfin découvrir la réponse qui était depuis longtemps enfouie dans son cœur, à la fin de son voyage…
« Xilonen, ces histoires sont vraies ? C’est comme ça que les forgeurs-nomenclateurs obtiennent leur pouvoir ? »
Lorsqu’un groupe de jeunes curieux de la tribu des Enfants des échos parvint enfin à retrouver Xilonen, l’actuelle forgeuse-nomenclatrice, cachée dans les hauteurs des arbres pour faire une sieste, elle bâilla et répondit d’un ton résigné :
« Tout d’abord, forger des antiques noms est une question de technique. »
« Hein ? Mais… »
« Ce qui signifie qu’il faut étudier assidûment, puis mettre en pratique les leçons apprises. »
Mais avant qu’elle ne puisse terminer de dispenser sa sagesse, les enfants étaient déjà partis en boudant. Elle avait déçu leur imagination simple mais débordante, qui était tombée au sol comme un ballon tiré vers le bas par un panier rempli d’obsidienne. Ils continueraient d’apprendre, qu’ils le veuillent ou non, jusqu’à ce que d’autres idées toutes aussi fantaisistes les fassent s’élever jusqu’aux nuages.
« Ce n’est pas comme si j’avais menti… »
La forgeuse-nomenclatrice se rallongea, protégée du soleil sous une végétation luxuriante. C’était l’endroit parfait pour une sieste qui durerait une demi-heure, juste assez pour qu’elle reprenne des forces avant d’affronter les lourdes tâches qui l’attendaient.
« La seule façon de concrétiser ces histoires est d’abord d’étudier d’arrache-pied… »Pendant les cours, les enfants s’asseyaient généralement en cercle autour de Teyiz, la forgeuse-nomenclatrice, pour écouter ses histoires sur les héros et leurs exploits.
Sundjatta, Menilek, et d’innombrables autres héros qui prirent les armes pour Natlan, en dédiant leur vie à la justice et à la vertu.
Les enfants étaient complètement captivés par ces récits. Ils avaient déjà lu des histoires similaires dans des livres, mais la façon qu’avait Teyiz de les raconter était bien plus détaillée et vivante.
Il y avait un héros qui fit tomber une stalactite et l’utilisa telle une lance pour percer l’œil d’un monstre. Un autre qui traversa un ravin au moyen d’une simple corde, se lança seul à la poursuite d’un dragon maléfique…
Des détails passionnants donnaient progressivement vie à ces héros, qui devenaient chair et os dans l’esprit des enfants.
Mais l’abondance de détails menait à une plus grande possibilité de contradiction.
Un garçon féru de livres et qui avait beaucoup de questions, fut le premier à lever les yeux pour remettre en question les paroles de la conteuse.
« Excusez-moi, j’ai une question à vous poser. Dans les récits que j’ai lus, ce héros est parti chasser avec ses compagnons. Mais dans votre histoire, il est tout seul. Pourquoi ? »
Teyiz lui répondit d’une manière douce :
« J’ai lu cette version aussi. À ton avis, laquelle est la plus proche de la réalité ? »
En clignant des yeux, l’enfant répondit :
« Je… Euh… Eh bien, c’est juste ce que j’ai lu… »
La forgeuse-nomenclatrice d’un âge avancé se mit à rire, puis reprit patiemment :
« Tu remets donc en question la véracité de mon histoire sur la base d’une simple opinion, sans aucune preuve pour prouver ce que tu dis ? »
L’enfant, qui refusait de s’avouer vaincu, bomba le torse et répliqua :
« C’est une histoire… Comment pourrait-on trouver des preuves ? Il y en a tellement dans le monde que c’est impossible de prouver qu’elles sont toutes vraies. La plupart sont transmises de bouche à oreille, alors elles sont inévitablement vouées à changer et à évoluer avec le temps. »
Les conteurs des différentes tribus pouvaient représenter un conte et un héros d’une manière complètement différente.
Xilonen, qui écoutait le cours depuis un petit moment, ferma les yeux d’ennui et commença à faire des calculs dans sa tête en appliquant des formules. Ce fait venait corroborer son opinion sur la question, et que cela ne méritait pas plus d’attention de sa part.
À la grande surprise des enfants, Teyiz hocha la tête pour montrer qu’elle approuvait la réponse du garçon, avant de dire :
« Tu as raison. Il y a énormément de légendes héroïques à Natlan, qui n’ont aucun moyen d’être vérifiées. »
« En raison d’une transmission orale à travers plusieurs générations, d’innombrables histoires ont été déformées ou exagérées. Elles peuvent mettre l’accent sur les exploits d’une personne au détriment de ceux d’une autre… »
« Mais un jour, c’est vous qui tiendrez le marteau qui gravera les actes héroïques de ceux qui sont tombés au combat dans les antiques noms. »
Quand ce jour viendra, admettons que ces actes soient le sujet de récits non vérifiés et au cœur d’une controverse ou d’un débat sans fin… »
« Comment allez-vous donner ce coup de marteau ? Comment saurez-vous quelle version choisir ? »
Les enfants, qui riaient quelques instants auparavant, sentirent le poids soudain de cette responsabilité qui les rendit silencieux.
« Les légendes suivent des schémas, et les histoires ont leurs vérités aussi. »
« Vous avez entendu de nombreuses histoires, tout comme vous avez lu de nombreux rouleaux tissés. »
« Maintenant, il est temps de passer au cours suivant. »
Xilonen ouvrit les yeux légèrement.
Si les histoires pouvaient être abordées sous cet angle, pensa-t-elle, cela l’intéresserait beaucoup plus.

Histoire du personnage 4
Xilonen ne s’intéressait qu’à l’aspect purement technique de la théorie des antiques noms lors de son apprentissage.
Cela comprenait, notamment, la création de gravures phlogistiques les plus efficaces, l’alimentation de divers appareils avec du phlogistique, la modification de motifs de gravure existants…
Au début de chaque cours, ses camarades ne pouvaient s’empêcher de commencer à somnoler, leurs paupières se fermant au fur et à mesure. L’un après l’autre, ils s’affalaient sur leur bureau et s’endormaient.
À la fin, Xilonen était la seule élève encore éveillée. Sous le regard bienveillant de sa tutrice, elle levait même son cahier et posait des questions.
« Les gravures phlogistiques ont-elles besoin de phlogistique qui circule pour fonctionner ? Si je plongeais dans une piscine de phlogistique pur, les motifs gravés sur mon corps s’activeraient-ils ? À moins qu’ils ne s’éteignent ou n’explosent ? »
« Le phlogistique existe-t-il à l’état gazeux ? Si c’est le cas, imaginez que je remplisse une cheminée avec et que je laisse tomber un morceau de viande du haut de celle-ci. Quelle devrait être sa hauteur et la densité du phlogistique pour que la viande soit parfaitement cuite lorsqu’elle atteindra le bas de la cheminée ? »
« Une perte d’environ 20 % des fluides corporels peut avoir des conséquences mortelles pour l’humain. Dans ce cas, quelle quantité de phlogistique un candélapignon devrait-il perdre avant de se flétrir ou de perdre sa chaleur ? »
Ces questions pouvaient sembler pointues, voire un peu particulières, mais elles ne gênaient pas Teyiz, la célèbre forgeuse-nomenclatrice. Elle ne pensait pas du tout que Xilonen lui demandait tout cela dans le but de faire des bêtises.
La très respectée Teyiz fut tout simplement étonnée que Xilonen ait la patience de suivre un cours aussi ennuyeux.
La plupart des enfants ne s’intéressaient pas à ces choses, et préféraient les cours dans lesquels leurs aînés racontaient des légendes sur les héros des différentes tribus. Ils s’imaginaient être ces héros, mais ignoraient les difficultés et les souffrances, pour accéder directement à la gloire et à la célébrité.
Xilonen n’éprouvait aucun intérêt pour ces histoires. Cependant, afin de réussir à coup sûr ses examens portant sur ces sujets, elle demandait à ses camarades de classe de lui prêter leurs notes en les « soudoyant » avec des bonbons au lait. Elle les recopiait ensuite, puis se forçait à tout mémoriser, juste assez pour obtenir une note qui ne serait pas suspecte.
Sa force et sa passion ne se trouvaient pas dans des fantaisies vides, mais plutôt dans des axiomes et des équations précises.
Elle estimait que ces derniers valaient la peine d’être étudiés, car ils serviraient aux générations futures.
Quant aux histoires… Elles n’étaient ni précises ni concises. Leur manque de définitions et d’axiomes les rendait tout simplement trop chaotiques pour être suivies. Ces récits n’avaient aucune valeur pour elle, sauf pour lui permettre d’obtenir des points à ses examens.
Malgré tout cela, Teyiz choisit de ne pas arrêter immédiatement Xilonen dans ses agissements, et ne la réprimanda pas non plus.
Lorsque le cours suivant fut sur le point de commencer, Xilonen s’apprêta à sortir l’une de ses excuses habituelles : un mal d’estomac, un mal de tête ou un rhume, mais Teyiz vit clair dans son jeu.
« J’ai déjà pensé comme toi, Xilonen. »
La forgeuse-nomenclatrice s’adressa à son élève, en tapotant le cahier rempli d’équations qu’elle tenait.
« Mais n’oublie pas que pour les forgeurs-nomenclateurs, les histoires et les équations sont intrinsèquement une seule et même chose. »Les cours continuèrent.
Sous sa supervision, les enfants se frayèrent un chemin à travers une mer de livres et de rouleaux. Leurs visages trahissaient la frustration qu’ils avaient de lire encore et toujours les mêmes histoires héroïques qu’ils avaient déjà entendues une centaine, voire un millier de fois auparavant. Ils passaient chaque détail au peigne fin, espérant trouver des éléments qui permettraient de relier ces histoires à d’autres documents, tout en essayant d’ajouter une série de preuves approximatives mais traçables pour prouver leur crédibilité.
Les enfants, qui considéraient autrefois ces mêmes contes comme une source d’enthousiasme et de divertissement infinie, se mirent à trouver des moyens de sécher le cours
« Si on continue d’étudier comme ça, je n’aurais plus jamais envie de lire d’histoire… Plus jamais ! »
« Pas vrai ? On dirait que tout doit être pragmatique ! C’est tellement ennuyeux quand il n’y a pas de place pour l’imagination ! »
« Pourquoi ça t’intéresse tant, Xilonen ? Tu détestais les histoires pourtant, non ? »
Les camarades de classe de Xilonen la regardèrent avec étonnement, les notes ne cessant de s’empiler devant leur amie intelligente. Ce fut comme si elle était devenue une autre personne.
« J’aime les histoires, mais seulement celles qui peuvent être vérifiées par des preuves. »
Xilonen répondit d’un air nonchalant, en plaçant son menton dans la paume de sa main.
L’imagination était un peu comme une brise qui soufflait à travers les falaises : légère, fraîche et omniprésente. Pourtant, personne n’arrivait à déterminer la forme du vent, ni à le forcer à rester à ses côtés.
Mais s’il existait un moyen de faire descendre le vent et de le transformer en quelque chose de sombre, de dur et de silencieux comme la pierre, de donner une forme tangible aux histoires immatérielles… Xilonen considérait ces expériences de pensée intéressantes.
Mais au fond d’elle, elle ne souhaitait pas devenir forgeuse-nomenclatrice. Xilonen n’éprouvait aucun intérêt à capturer les brises éphémères, et n’avait pas non plus la motivation nécessaire pour transporter des pierres lourdes.
« Je ne veux pas forger des antiques noms. Il y a trop de gens dans la tribu… Pourquoi ne pas laisser quelqu’un d’autre faire ce travail ? »
Xilonen avait souvent observé son père travailler. Il était toujours tout sourire lorsqu’il discutait d’affaires avec les autres. Par contre, lorsqu’il se servait de son marteau, il ne pouvait pas s’empêcher d’afficher une mine maussade. Le travail avait toujours l’air de drainer l’énergie des gens, les épuisant mentalement et physiquement.
« Papa, pourquoi es-tu devenu forgeur-nomenclateur ? Était-ce pour une raison importante ? »
« Pas vraiment. Ce n’était rien de particulièrement important. Je pense juste que les gens qui écoutent des histoires… ont aussi la responsabilité de les transmettre aux autres. », lui répondit son père en posant son marteau, avant d’essuyer la sueur de son front.
« Il n’existe pas un moyen plus simple de le faire ? Il suffit d’écrire les histoires sur un rouleau tissé ou de les graver dans la pierre, non ? »
« Oui, c’est une chose simple en soi. »
La mère de Xilonen sortit un peigne pour lui faire une nouvelle coiffure.
« Le problème, c’est que tout le monde ne souhaite pas forcément transmettre des histoires vraies. »
« Et madame Teyiz ? »
« C’est l’une des rares personnes prêtes à le faire. »

Histoire du personnage 5
Aux yeux de la plupart des Natlanois, tremper des contes et forger des antiques noms est un devoir sans pareil.
L’esprit noble et les innombrables actes héroïques qu’incarnent les antiques noms sont les fondations sur lesquelles Natlan repose.
Dans l’imagination populaire, les forgeurs-nomenclateurs furent souvent associés à toutes sortes de qualités en rapport avec les antiques noms.
Certains les décrivirent comme des ascètes solitaires qui se raffinaient l’esprit au cours d’un entraînement isolé et ardu. D’autres crurent qu’ils étaient des vétérans de guerre qui portaient la gloire et les cicatrices d’innombrables batailles ou les virent comme des élus au talent extraordinaire et aux connaissances provenant de sources mystérieuses, assumant le fardeau de forger des noms…
Sans oublier ceux qui parlèrent d’un héros personnellement choisi par la Wayob. Béni par les conseils de cette dernière, il traversa une série d’épreuves sans fin, en éliminant de nombreux ennemis puissants, pour enfin découvrir la réponse qui était depuis longtemps enfouie dans son cœur, à la fin de son voyage…
« Xilonen, ces histoires sont vraies ? C’est comme ça que les forgeurs-nomenclateurs obtiennent leur pouvoir ? »
Lorsqu’un groupe de jeunes curieux de la tribu des Enfants des échos parvint enfin à retrouver Xilonen, l’actuelle forgeuse-nomenclatrice, cachée dans les hauteurs des arbres pour faire une sieste, elle bâilla et répondit d’un ton résigné :
« Tout d’abord, forger des antiques noms est une question de technique. »
« Hein ? Mais… »
« Ce qui signifie qu’il faut étudier assidûment, puis mettre en pratique les leçons apprises. »
Mais avant qu’elle ne puisse terminer de dispenser sa sagesse, les enfants étaient déjà partis en boudant. Elle avait déçu leur imagination simple mais débordante, qui était tombée au sol comme un ballon tiré vers le bas par un panier rempli d’obsidienne. Ils continueraient d’apprendre, qu’ils le veuillent ou non, jusqu’à ce que d’autres idées toutes aussi fantaisistes les fassent s’élever jusqu’aux nuages.
« Ce n’est pas comme si j’avais menti… »
La forgeuse-nomenclatrice se rallongea, protégée du soleil sous une végétation luxuriante. C’était l’endroit parfait pour une sieste qui durerait une demi-heure, juste assez pour qu’elle reprenne des forces avant d’affronter les lourdes tâches qui l’attendaient.
« La seule façon de concrétiser ces histoires est d’abord d’étudier d’arrache-pied… »Pendant les cours, les enfants s’asseyaient généralement en cercle autour de Teyiz, la forgeuse-nomenclatrice, pour écouter ses histoires sur les héros et leurs exploits.
Sundjatta, Menilek, et d’innombrables autres héros qui prirent les armes pour Natlan, en dédiant leur vie à la justice et à la vertu.
Les enfants étaient complètement captivés par ces récits. Ils avaient déjà lu des histoires similaires dans des livres, mais la façon qu’avait Teyiz de les raconter était bien plus détaillée et vivante.
Il y avait un héros qui fit tomber une stalactite et l’utilisa telle une lance pour percer l’œil d’un monstre. Un autre qui traversa un ravin au moyen d’une simple corde, se lança seul à la poursuite d’un dragon maléfique…
Des détails passionnants donnaient progressivement vie à ces héros, qui devenaient chair et os dans l’esprit des enfants.
Mais l’abondance de détails menait à une plus grande possibilité de contradiction.
Un garçon féru de livres et qui avait beaucoup de questions, fut le premier à lever les yeux pour remettre en question les paroles de la conteuse.
« Excusez-moi, j’ai une question à vous poser. Dans les récits que j’ai lus, ce héros est parti chasser avec ses compagnons. Mais dans votre histoire, il est tout seul. Pourquoi ? »
Teyiz lui répondit d’une manière douce :
« J’ai lu cette version aussi. À ton avis, laquelle est la plus proche de la réalité ? »
En clignant des yeux, l’enfant répondit :
« Je… Euh… Eh bien, c’est juste ce que j’ai lu… »
La forgeuse-nomenclatrice d’un âge avancé se mit à rire, puis reprit patiemment :
« Tu remets donc en question la véracité de mon histoire sur la base d’une simple opinion, sans aucune preuve pour prouver ce que tu dis ? »
L’enfant, qui refusait de s’avouer vaincu, bomba le torse et répliqua :
« C’est une histoire… Comment pourrait-on trouver des preuves ? Il y en a tellement dans le monde que c’est impossible de prouver qu’elles sont toutes vraies. La plupart sont transmises de bouche à oreille, alors elles sont inévitablement vouées à changer et à évoluer avec le temps. »
Les conteurs des différentes tribus pouvaient représenter un conte et un héros d’une manière complètement différente.
Xilonen, qui écoutait le cours depuis un petit moment, ferma les yeux d’ennui et commença à faire des calculs dans sa tête en appliquant des formules. Ce fait venait corroborer son opinion sur la question, et que cela ne méritait pas plus d’attention de sa part.
À la grande surprise des enfants, Teyiz hocha la tête pour montrer qu’elle approuvait la réponse du garçon, avant de dire :
« Tu as raison. Il y a énormément de légendes héroïques à Natlan, qui n’ont aucun moyen d’être vérifiées. »
« En raison d’une transmission orale à travers plusieurs générations, d’innombrables histoires ont été déformées ou exagérées. Elles peuvent mettre l’accent sur les exploits d’une personne au détriment de ceux d’une autre… »
« Mais un jour, c’est vous qui tiendrez le marteau qui gravera les actes héroïques de ceux qui sont tombés au combat dans les antiques noms. »
Quand ce jour viendra, admettons que ces actes soient le sujet de récits non vérifiés et au cœur d’une controverse ou d’un débat sans fin… »
« Comment allez-vous donner ce coup de marteau ? Comment saurez-vous quelle version choisir ? »
Les enfants, qui riaient quelques instants auparavant, sentirent le poids soudain de cette responsabilité qui les rendit silencieux.
« Les légendes suivent des schémas, et les histoires ont leurs vérités aussi. »
« Vous avez entendu de nombreuses histoires, tout comme vous avez lu de nombreux rouleaux tissés. »
« Maintenant, il est temps de passer au cours suivant. »
Xilonen ouvrit les yeux légèrement.
Si les histoires pouvaient être abordées sous cet angle, pensa-t-elle, cela l’intéresserait beaucoup plus.Les funérailles de Teyiz eurent lieu sur une petite montagne, à l’extérieur de la colonie tribale. Le décès de cette forgeuse-nomenclatrice ne fut pas une surprise pour les membres de sa tribu.
Elle avait vieilli et affirmait souvent entendre les murmures de la Wayob dans ses rêves à ceux qui s’occupaient d’elle.
Cependant, Teyiz disait ne pas pouvoir partir tout de suite, car elle avait encore le devoir de transmettre certaines choses. Il fallait juste qu’elle trouve la bonne personne. La vieille dame ne pouvait pas répondre à l’appel de la Wayob avant cela.
« … Avec le sang de cette terre. »
« Brûle nos impuretés, pour que toutes les âmes puissent retourner au feu. »
Après ces mots, Xilonen lâcha la torche, et le bûcher commença à rugir.
Elle veilla la nuit entière à cet endroit. Le lendemain matin, elle rassembla les cendres de son professeur dans une urne et les plaça dans la grotte dont elle lui parlait toujours.
Cependant, à l’extérieur, l’histoire de Teyiz se dispersa comme un vent sauvage soufflant à travers la vallée.
Une personne, par exemple, prétendit avoir été initiée au véritable métier de la forge des antiques noms par Teyiz en personne, en montrant un livre signé par elle comme preuve. Un autre affirma qu’elle lui avait légué son atelier, en montrant la clé comme preuve. Xilonen n’éprouvait aucun intérêt pour ces querelles, ces actions pour obtenir des avantages personnels. Les mensonges les plus sournois furent ce qui l’inquiéta le plus.
« C’est vrai… J’ai entendu dire que lorsque Teyiz enseignait les histoires de nos héros, elle remettait parfois en question leur véracité. »
« Vous aussi ? C’était son approche sur le plan académique, mais les enfants auraient pu apprendre de fausses informations, non ? »
« C’est exactement ce que je me disais ! J’ai aussi entendu dire que dans sa jeunesse, Teyiz ne s’intéressait qu’aux recherches techniques. Était-elle vraiment qualifiée pour enseigner à nos jeunes la forge des antiques noms ? Hmm… »
De bouche à oreille, l’histoire de Teyiz fut déformée au point d’en devenir méconnaissable. Elle fut tantôt présentée comme un modèle de vertu et d’altruisme, puis tantôt comme une intrigante pleine de malveillance, uniquement animée par des arrière-pensées. Dans une version, Teyiz était l’héroïne, mais la méchante dans une autre.
Quand les gens ne parviennent pas à saisir le vent, ils se créent différentes boîtes avant de prétendre que le vent prend la forme qu’ils lui donnent.
Cependant, la véritable histoire est, et ne peut qu’être, cette pierre sombre et lourde en réalité.
Le lendemain, à la grande surprise des membres de la tribu, Xilonen qui était d’habitude si décontractée, semblait avoir changé. Comme animée d’une énergie inépuisable, elle parcourut les terres des Enfants des échos pour interroger tous ceux qui avaient un lien avec Teyiz et examina tous les documents qu’elle put trouver et qui mentionnaient le nom de son ancien professeur. Cependant, ce n’était pas suffisant pour Xilonen. La jeune femme s’aventura hors de sa tribu pour parler avec les coursiers des Êtres des canopées, rencontrer les musiciens du Peuple des sources, demander l’accès aux rouleaux tissés des Maîtres du vent nocturne et escalader les falaises du Clan des fleurplumes. Elle alla jusqu’à franchir les portes du Collectif de l’abondance dans cet objectif. Xilonen renseigna méticuleusement chaque trace que Teyiz laissa dans le monde avec une grande rigueur et un immense soin.
Ces documents furent tout ce dont elle avait besoin pour réfuter les histoires calomnieuses et les rumeurs malveillantes à propos de Teyiz, mais également pour rejeter les titres étranges que certains lui avaient affublés.
Xilonen souhaitait laisser derrière elle une version immaculée de Teyiz.
Seuls des minerais sans défauts et d’une extrême solidité peuvent être raffinés, forgés et finalement trempés en quelque chose de digne d’être passé à la postérité.

« Xilonen, pourquoi avez-vous décidé de devenir forgeuse-nomenclatrice ? C’est un métier qui a l’air si fatigant… »
Les coups de marteau de Xilonen retentirent pendant que ses apprentis la regardaient, le menton dans la paume de leurs mains.
Xilonen s’arrêta un instant pour essuyer la sueur qui perlait sur son front.
« Je ne l’ai jamais vraiment décidé. C’est juste que mon père, ma mère, mon professeur… Ils l’étaient tous avant moi. Je n’avais pas le choix. »
« De plus… »
Elle leva à nouveau son marteau.
« Il faut bien que quelqu’un se dévoue pour raconter toutes ces histoires, pas vrai ? »

« Scène de clash dansant »
Xilonen ne s’intéressait qu’à l’aspect purement technique de la théorie des antiques noms lors de son apprentissage.
Cela comprenait, notamment, la création de gravures phlogistiques les plus efficaces, l’alimentation de divers appareils avec du phlogistique, la modification de motifs de gravure existants…
Au début de chaque cours, ses camarades ne pouvaient s’empêcher de commencer à somnoler, leurs paupières se fermant au fur et à mesure. L’un après l’autre, ils s’affalaient sur leur bureau et s’endormaient.
À la fin, Xilonen était la seule élève encore éveillée. Sous le regard bienveillant de sa tutrice, elle levait même son cahier et posait des questions.
« Les gravures phlogistiques ont-elles besoin de phlogistique qui circule pour fonctionner ? Si je plongeais dans une piscine de phlogistique pur, les motifs gravés sur mon corps s’activeraient-ils ? À moins qu’ils ne s’éteignent ou n’explosent ? »
« Le phlogistique existe-t-il à l’état gazeux ? Si c’est le cas, imaginez que je remplisse une cheminée avec et que je laisse tomber un morceau de viande du haut de celle-ci. Quelle devrait être sa hauteur et la densité du phlogistique pour que la viande soit parfaitement cuite lorsqu’elle atteindra le bas de la cheminée ? »
« Une perte d’environ 20 % des fluides corporels peut avoir des conséquences mortelles pour l’humain. Dans ce cas, quelle quantité de phlogistique un candélapignon devrait-il perdre avant de se flétrir ou de perdre sa chaleur ? »
Ces questions pouvaient sembler pointues, voire un peu particulières, mais elles ne gênaient pas Teyiz, la célèbre forgeuse-nomenclatrice. Elle ne pensait pas du tout que Xilonen lui demandait tout cela dans le but de faire des bêtises.
La très respectée Teyiz fut tout simplement étonnée que Xilonen ait la patience de suivre un cours aussi ennuyeux.
La plupart des enfants ne s’intéressaient pas à ces choses, et préféraient les cours dans lesquels leurs aînés racontaient des légendes sur les héros des différentes tribus. Ils s’imaginaient être ces héros, mais ignoraient les difficultés et les souffrances, pour accéder directement à la gloire et à la célébrité.
Xilonen n’éprouvait aucun intérêt pour ces histoires. Cependant, afin de réussir à coup sûr ses examens portant sur ces sujets, elle demandait à ses camarades de classe de lui prêter leurs notes en les « soudoyant » avec des bonbons au lait. Elle les recopiait ensuite, puis se forçait à tout mémoriser, juste assez pour obtenir une note qui ne serait pas suspecte.
Sa force et sa passion ne se trouvaient pas dans des fantaisies vides, mais plutôt dans des axiomes et des équations précises.
Elle estimait que ces derniers valaient la peine d’être étudiés, car ils serviraient aux générations futures.
Quant aux histoires… Elles n’étaient ni précises ni concises. Leur manque de définitions et d’axiomes les rendait tout simplement trop chaotiques pour être suivies. Ces récits n’avaient aucune valeur pour elle, sauf pour lui permettre d’obtenir des points à ses examens.
Malgré tout cela, Teyiz choisit de ne pas arrêter immédiatement Xilonen dans ses agissements, et ne la réprimanda pas non plus.
Lorsque le cours suivant fut sur le point de commencer, Xilonen s’apprêta à sortir l’une de ses excuses habituelles : un mal d’estomac, un mal de tête ou un rhume, mais Teyiz vit clair dans son jeu.
« J’ai déjà pensé comme toi, Xilonen. »
La forgeuse-nomenclatrice s’adressa à son élève, en tapotant le cahier rempli d’équations qu’elle tenait.
« Mais n’oublie pas que pour les forgeurs-nomenclateurs, les histoires et les équations sont intrinsèquement une seule et même chose. »Les cours continuèrent.
Sous sa supervision, les enfants se frayèrent un chemin à travers une mer de livres et de rouleaux. Leurs visages trahissaient la frustration qu’ils avaient de lire encore et toujours les mêmes histoires héroïques qu’ils avaient déjà entendues une centaine, voire un millier de fois auparavant. Ils passaient chaque détail au peigne fin, espérant trouver des éléments qui permettraient de relier ces histoires à d’autres documents, tout en essayant d’ajouter une série de preuves approximatives mais traçables pour prouver leur crédibilité.
Les enfants, qui considéraient autrefois ces mêmes contes comme une source d’enthousiasme et de divertissement infinie, se mirent à trouver des moyens de sécher le cours
« Si on continue d’étudier comme ça, je n’aurais plus jamais envie de lire d’histoire… Plus jamais ! »
« Pas vrai ? On dirait que tout doit être pragmatique ! C’est tellement ennuyeux quand il n’y a pas de place pour l’imagination ! »
« Pourquoi ça t’intéresse tant, Xilonen ? Tu détestais les histoires pourtant, non ? »
Les camarades de classe de Xilonen la regardèrent avec étonnement, les notes ne cessant de s’empiler devant leur amie intelligente. Ce fut comme si elle était devenue une autre personne.
« J’aime les histoires, mais seulement celles qui peuvent être vérifiées par des preuves. »
Xilonen répondit d’un air nonchalant, en plaçant son menton dans la paume de sa main.
L’imagination était un peu comme une brise qui soufflait à travers les falaises : légère, fraîche et omniprésente. Pourtant, personne n’arrivait à déterminer la forme du vent, ni à le forcer à rester à ses côtés.
Mais s’il existait un moyen de faire descendre le vent et de le transformer en quelque chose de sombre, de dur et de silencieux comme la pierre, de donner une forme tangible aux histoires immatérielles… Xilonen considérait ces expériences de pensée intéressantes.
Mais au fond d’elle, elle ne souhaitait pas devenir forgeuse-nomenclatrice. Xilonen n’éprouvait aucun intérêt à capturer les brises éphémères, et n’avait pas non plus la motivation nécessaire pour transporter des pierres lourdes.
« Je ne veux pas forger des antiques noms. Il y a trop de gens dans la tribu… Pourquoi ne pas laisser quelqu’un d’autre faire ce travail ? »
Xilonen avait souvent observé son père travailler. Il était toujours tout sourire lorsqu’il discutait d’affaires avec les autres. Par contre, lorsqu’il se servait de son marteau, il ne pouvait pas s’empêcher d’afficher une mine maussade. Le travail avait toujours l’air de drainer l’énergie des gens, les épuisant mentalement et physiquement.
« Papa, pourquoi es-tu devenu forgeur-nomenclateur ? Était-ce pour une raison importante ? »
« Pas vraiment. Ce n’était rien de particulièrement important. Je pense juste que les gens qui écoutent des histoires… ont aussi la responsabilité de les transmettre aux autres. », lui répondit son père en posant son marteau, avant d’essuyer la sueur de son front.
« Il n’existe pas un moyen plus simple de le faire ? Il suffit d’écrire les histoires sur un rouleau tissé ou de les graver dans la pierre, non ? »
« Oui, c’est une chose simple en soi. »
La mère de Xilonen sortit un peigne pour lui faire une nouvelle coiffure.
« Le problème, c’est que tout le monde ne souhaite pas forcément transmettre des histoires vraies. »
« Et madame Teyiz ? »
« C’est l’une des rares personnes prêtes à le faire. »Si elle devait choisir, Xilonen préférerait fabriquer des outils pratiques complexes plutôt que de forger des antiques noms : des pulvérisateurs de phlogistique comprimé pour créer des gravures phlogistiques à distance, des ailes alimentées au phlogistique permettant de décoller et d’atterrir verticalement, ou même des fusils surdimensionnés de tireurs d’élite fabriqués sur mesure pour une personne en particulier…
Pourtant, parmi ses nombreuses inventions, la plus célèbre d’entre elles au sein des Enfants des échos n’était nulle autre que sa « scène de clash dansant » modifiée.
À ce moment-là, le dernier tournoi quotidien de danse forante venait de commencer. Les danseurs montèrent sur scène les uns après les autres. L’intensité de leurs mouvements et de leur rythme, aussi chaude que de la lave en fusion, suscita une trépidation en eux, mais également l’effervescence du public.
Cependant, à l’apogée du tournoi, l’ancienne scène de clash dansant se dérégla soudainement. Le rythme et le son furent perturbés, remplacés par des bruits aigus et perçants qui avaient failli faire tomber un danseur qui s’apprêtait à tenter un mouvement particulièrement technique. En dessous, le public plaqua fermement ses mains sur ses oreilles.
Au moment où le technicien de scène se gratta la tête, ignorant comment remédier à cette situation embarrassante, la musique se stabilisa tout à coup. La scène de clash dansant fut de nouveau opérationnelle. L’attention de la foule se tourna vers Xilonen qui tenait un tas de fils dans une main et soutenait son menton avec l’autre. Elle dit d’une voix nonchalante :
« Test, test… Vous m’entendez ? »
Les danseurs acquiescèrent presque instinctivement.
« Tant mieux. Dans ce cas, c’est parti. » Xilonen laissa tomber les câbles au sol et donna une tape au technicien qui clignait des yeux en passant.
« Laisse-moi gérer la prochaine piste musicale pour toi. »
« Xilonen, tu… Tu as de l’expérience en tant que DJ ? »
« Contente-toi d’écouter. »
À peine avait-elle fini de parler qu’une nouvelle mélodie, plus puissante que toutes les précédentes, commença à retentir sur la scène. Après un moment de silence, le public se mit à applaudir avec encore plus d’enthousiasme qu’avant.
Lorsque le tournoi de danse forante toucha à sa fin, l’organisateur rendit une visite officielle à Xilonen. Il espérait la persuader d’accepter le rôle de conseillère en équipement et de DJ spéciale du tournoi en lui proposant une rémunération plus que généreuse.
Contre toute attente, Xilonen refusa le double poste et la rémunération. Elle accepta seulement de modifier la scène de clash dansant et tout l’équipement connexe pendant son temps libre.
Au terme de la conversation, l’organisateur se gratta la tête avant de poser la question suivante :
« Xilonen, aucun d’entre nous ne savait que vous étiez une si bonne DJ… Où avez-vous appris ? »
« J’ai appris un ou deux trucs quand je suis allée apprendre à presser des disques chez le Peuple des sources, mais j’ai été tellement occupée que je n’ai pas eu l’occasion de les essayer. Voulez-vous que je vous montre quelques techniques ? »
« Non, merci. Ça va sûrement rentrer par une oreille et ressortir par l’autre… » fut la réponse de l’organisateur qui écarta l’idée d’un vigoureux geste de la main. « Mais sérieusement, vous ne voulez rien en retour ? C’est un grand service que vous nous rendez, et vous êtes très demandée. »
« Hmm… J’aimerais vous demander quelque chose, si vous voulez bien. »
« Dites-moi tout ! »
« Quand je n’aurai plus à forger des antiques noms, que diriez-vous de me laisser travailler pour vous en tant que DJ à temps plein ? »

Œil divin
Aux yeux de la plupart des Natlanois, tremper des contes et forger des antiques noms est un devoir sans pareil.
L’esprit noble et les innombrables actes héroïques qu’incarnent les antiques noms sont les fondations sur lesquelles Natlan repose.
Dans l’imagination populaire, les forgeurs-nomenclateurs furent souvent associés à toutes sortes de qualités en rapport avec les antiques noms.
Certains les décrivirent comme des ascètes solitaires qui se raffinaient l’esprit au cours d’un entraînement isolé et ardu. D’autres crurent qu’ils étaient des vétérans de guerre qui portaient la gloire et les cicatrices d’innombrables batailles ou les virent comme des élus au talent extraordinaire et aux connaissances provenant de sources mystérieuses, assumant le fardeau de forger des noms…
Sans oublier ceux qui parlèrent d’un héros personnellement choisi par la Wayob. Béni par les conseils de cette dernière, il traversa une série d’épreuves sans fin, en éliminant de nombreux ennemis puissants, pour enfin découvrir la réponse qui était depuis longtemps enfouie dans son cœur, à la fin de son voyage…
« Xilonen, ces histoires sont vraies ? C’est comme ça que les forgeurs-nomenclateurs obtiennent leur pouvoir ? »
Lorsqu’un groupe de jeunes curieux de la tribu des Enfants des échos parvint enfin à retrouver Xilonen, l’actuelle forgeuse-nomenclatrice, cachée dans les hauteurs des arbres pour faire une sieste, elle bâilla et répondit d’un ton résigné :
« Tout d’abord, forger des antiques noms est une question de technique. »
« Hein ? Mais… »
« Ce qui signifie qu’il faut étudier assidûment, puis mettre en pratique les leçons apprises. »
Mais avant qu’elle ne puisse terminer de dispenser sa sagesse, les enfants étaient déjà partis en boudant. Elle avait déçu leur imagination simple mais débordante, qui était tombée au sol comme un ballon tiré vers le bas par un panier rempli d’obsidienne. Ils continueraient d’apprendre, qu’ils le veuillent ou non, jusqu’à ce que d’autres idées toutes aussi fantaisistes les fassent s’élever jusqu’aux nuages.
« Ce n’est pas comme si j’avais menti… »
La forgeuse-nomenclatrice se rallongea, protégée du soleil sous une végétation luxuriante. C’était l’endroit parfait pour une sieste qui durerait une demi-heure, juste assez pour qu’elle reprenne des forces avant d’affronter les lourdes tâches qui l’attendaient.
« La seule façon de concrétiser ces histoires est d’abord d’étudier d’arrache-pied… »Pendant les cours, les enfants s’asseyaient généralement en cercle autour de Teyiz, la forgeuse-nomenclatrice, pour écouter ses histoires sur les héros et leurs exploits.
Sundjatta, Menilek, et d’innombrables autres héros qui prirent les armes pour Natlan, en dédiant leur vie à la justice et à la vertu.
Les enfants étaient complètement captivés par ces récits. Ils avaient déjà lu des histoires similaires dans des livres, mais la façon qu’avait Teyiz de les raconter était bien plus détaillée et vivante.
Il y avait un héros qui fit tomber une stalactite et l’utilisa telle une lance pour percer l’œil d’un monstre. Un autre qui traversa un ravin au moyen d’une simple corde, se lança seul à la poursuite d’un dragon maléfique…
Des détails passionnants donnaient progressivement vie à ces héros, qui devenaient chair et os dans l’esprit des enfants.
Mais l’abondance de détails menait à une plus grande possibilité de contradiction.
Un garçon féru de livres et qui avait beaucoup de questions, fut le premier à lever les yeux pour remettre en question les paroles de la conteuse.
« Excusez-moi, j’ai une question à vous poser. Dans les récits que j’ai lus, ce héros est parti chasser avec ses compagnons. Mais dans votre histoire, il est tout seul. Pourquoi ? »
Teyiz lui répondit d’une manière douce :
« J’ai lu cette version aussi. À ton avis, laquelle est la plus proche de la réalité ? »
En clignant des yeux, l’enfant répondit :
« Je… Euh… Eh bien, c’est juste ce que j’ai lu… »
La forgeuse-nomenclatrice d’un âge avancé se mit à rire, puis reprit patiemment :
« Tu remets donc en question la véracité de mon histoire sur la base d’une simple opinion, sans aucune preuve pour prouver ce que tu dis ? »
L’enfant, qui refusait de s’avouer vaincu, bomba le torse et répliqua :
« C’est une histoire… Comment pourrait-on trouver des preuves ? Il y en a tellement dans le monde que c’est impossible de prouver qu’elles sont toutes vraies. La plupart sont transmises de bouche à oreille, alors elles sont inévitablement vouées à changer et à évoluer avec le temps. »
Les conteurs des différentes tribus pouvaient représenter un conte et un héros d’une manière complètement différente.
Xilonen, qui écoutait le cours depuis un petit moment, ferma les yeux d’ennui et commença à faire des calculs dans sa tête en appliquant des formules. Ce fait venait corroborer son opinion sur la question, et que cela ne méritait pas plus d’attention de sa part.
À la grande surprise des enfants, Teyiz hocha la tête pour montrer qu’elle approuvait la réponse du garçon, avant de dire :
« Tu as raison. Il y a énormément de légendes héroïques à Natlan, qui n’ont aucun moyen d’être vérifiées. »
« En raison d’une transmission orale à travers plusieurs générations, d’innombrables histoires ont été déformées ou exagérées. Elles peuvent mettre l’accent sur les exploits d’une personne au détriment de ceux d’une autre… »
« Mais un jour, c’est vous qui tiendrez le marteau qui gravera les actes héroïques de ceux qui sont tombés au combat dans les antiques noms. »
Quand ce jour viendra, admettons que ces actes soient le sujet de récits non vérifiés et au cœur d’une controverse ou d’un débat sans fin… »
« Comment allez-vous donner ce coup de marteau ? Comment saurez-vous quelle version choisir ? »
Les enfants, qui riaient quelques instants auparavant, sentirent le poids soudain de cette responsabilité qui les rendit silencieux.
« Les légendes suivent des schémas, et les histoires ont leurs vérités aussi. »
« Vous avez entendu de nombreuses histoires, tout comme vous avez lu de nombreux rouleaux tissés. »
« Maintenant, il est temps de passer au cours suivant. »
Xilonen ouvrit les yeux légèrement.
Si les histoires pouvaient être abordées sous cet angle, pensa-t-elle, cela l’intéresserait beaucoup plus.Les funérailles de Teyiz eurent lieu sur une petite montagne, à l’extérieur de la colonie tribale. Le décès de cette forgeuse-nomenclatrice ne fut pas une surprise pour les membres de sa tribu.
Elle avait vieilli et affirmait souvent entendre les murmures de la Wayob dans ses rêves à ceux qui s’occupaient d’elle.
Cependant, Teyiz disait ne pas pouvoir partir tout de suite, car elle avait encore le devoir de transmettre certaines choses. Il fallait juste qu’elle trouve la bonne personne. La vieille dame ne pouvait pas répondre à l’appel de la Wayob avant cela.
« … Avec le sang de cette terre. »
« Brûle nos impuretés, pour que toutes les âmes puissent retourner au feu. »
Après ces mots, Xilonen lâcha la torche, et le bûcher commença à rugir.
Elle veilla la nuit entière à cet endroit. Le lendemain matin, elle rassembla les cendres de son professeur dans une urne et les plaça dans la grotte dont elle lui parlait toujours.
Cependant, à l’extérieur, l’histoire de Teyiz se dispersa comme un vent sauvage soufflant à travers la vallée.
Une personne, par exemple, prétendit avoir été initiée au véritable métier de la forge des antiques noms par Teyiz en personne, en montrant un livre signé par elle comme preuve. Un autre affirma qu’elle lui avait légué son atelier, en montrant la clé comme preuve. Xilonen n’éprouvait aucun intérêt pour ces querelles, ces actions pour obtenir des avantages personnels. Les mensonges les plus sournois furent ce qui l’inquiéta le plus.
« C’est vrai… J’ai entendu dire que lorsque Teyiz enseignait les histoires de nos héros, elle remettait parfois en question leur véracité. »
« Vous aussi ? C’était son approche sur le plan académique, mais les enfants auraient pu apprendre de fausses informations, non ? »
« C’est exactement ce que je me disais ! J’ai aussi entendu dire que dans sa jeunesse, Teyiz ne s’intéressait qu’aux recherches techniques. Était-elle vraiment qualifiée pour enseigner à nos jeunes la forge des antiques noms ? Hmm… »
De bouche à oreille, l’histoire de Teyiz fut déformée au point d’en devenir méconnaissable. Elle fut tantôt présentée comme un modèle de vertu et d’altruisme, puis tantôt comme une intrigante pleine de malveillance, uniquement animée par des arrière-pensées. Dans une version, Teyiz était l’héroïne, mais la méchante dans une autre.
Quand les gens ne parviennent pas à saisir le vent, ils se créent différentes boîtes avant de prétendre que le vent prend la forme qu’ils lui donnent.
Cependant, la véritable histoire est, et ne peut qu’être, cette pierre sombre et lourde en réalité.
Le lendemain, à la grande surprise des membres de la tribu, Xilonen qui était d’habitude si décontractée, semblait avoir changé. Comme animée d’une énergie inépuisable, elle parcourut les terres des Enfants des échos pour interroger tous ceux qui avaient un lien avec Teyiz et examina tous les documents qu’elle put trouver et qui mentionnaient le nom de son ancien professeur. Cependant, ce n’était pas suffisant pour Xilonen. La jeune femme s’aventura hors de sa tribu pour parler avec les coursiers des Êtres des canopées, rencontrer les musiciens du Peuple des sources, demander l’accès aux rouleaux tissés des Maîtres du vent nocturne et escalader les falaises du Clan des fleurplumes. Elle alla jusqu’à franchir les portes du Collectif de l’abondance dans cet objectif. Xilonen renseigna méticuleusement chaque trace que Teyiz laissa dans le monde avec une grande rigueur et un immense soin.
Ces documents furent tout ce dont elle avait besoin pour réfuter les histoires calomnieuses et les rumeurs malveillantes à propos de Teyiz, mais également pour rejeter les titres étranges que certains lui avaient affublés.
Xilonen souhaitait laisser derrière elle une version immaculée de Teyiz.
Seuls des minerais sans défauts et d’une extrême solidité peuvent être raffinés, forgés et finalement trempés en quelque chose de digne d’être passé à la postérité.

« Xilonen, pourquoi avez-vous décidé de devenir forgeuse-nomenclatrice ? C’est un métier qui a l’air si fatigant… »
Les coups de marteau de Xilonen retentirent pendant que ses apprentis la regardaient, le menton dans la paume de leurs mains.
Xilonen s’arrêta un instant pour essuyer la sueur qui perlait sur son front.
« Je ne l’ai jamais vraiment décidé. C’est juste que mon père, ma mère, mon professeur… Ils l’étaient tous avant moi. Je n’avais pas le choix. »
« De plus… »
Elle leva à nouveau son marteau.
« Il faut bien que quelqu’un se dévoue pour raconter toutes ces histoires, pas vrai ? »Où doit tomber la première frappe ?
Xilonen saisit son marteau et s’apprêta à forger le premier antique nom de sa vie. Elle hésita, ne sachant pas comment frapper avec.
Elle avait fait de nombreuses recherches et tous les préparatifs nécessaires. Quelques jours auparavant, elle avait suivi l’équipe de mineurs de la tribu dans les montagnes pour trouver du minerai de la meilleure qualité. Elle avait également demandé à son père de modifier le fourneau pour contenir encore plus de phlogistique et supporter un feu plus puissant et plus brûlant, suffisamment intense pour faire fondre n’importe quel minerai. Xilonen avait retouché tous les motifs de gravure phlogistique dans l’atelier pour l’occasion, afin de s’assurer que chaque étincelle qui jaillissait pendant le processus de forge était sous son contrôle.
Bon, tout est prêt. Il faut battre le phlogistique tant qu’il est encore chaud, pas vrai ? Hum… Où dois-je frapper en premier ? Quel modèle dois-je forger ? Combien de coups faudra-t-il donner ?
Le silence régnait dans l’atelier, si bien que même les flammes n’osaient pas crépiter, par peur de déranger l’artisane à l’œuvre.
Xilonen posa son marteau et prit un peigne taillé dans une dent de bête sauvage. Il avait été poli et lissé, de telle manière que le feu intense qui se reflétait sur sa surface avait l’air plus doux qu’en réalité.
La précédente propriétaire de ce peigne était une gentille vieille dame. Lorsque Xilonen se laissait aller, elle lui proposait de la coiffer pour l’inciter à se remettre à étudier.
La vieille dame lui faisait également de magnifiques tresses complexes que la mère de Xilonen ne parvenait pas à recréer sans demander son aide. Après tout, c’étaient ces tresses que Xilonen aimait par-dessus tout.
L’histoire de Teyiz la forgeuse-nomenclatrice refit surface dans l’esprit de Xilonen. C’était une histoire qu’elle avait traquée et recueillie elle-même. Maintenant, elle allait forger un nom avec.
Un coup de marteau brisa le silence. Chaque coup fut précis et puissant, ne négligeant aucun détail de l’histoire. Les nuances les plus fugaces s’élevèrent devant elle, prêtes à être travaillées par son marteau.
Lorsque les dernières gouttes de phlogistique se consumaient et que le fourneau commençait à s’éteindre, elle aperçut devant elle un tout nouvel antique nom.
L’histoire de Teyiz fut inscrite dans ce nom pour ne jamais plus être déformée.
À qui reviendrait-il ? Eh bien, c’était le problème de la Wayob, pas le sien.
Xilonen se leva, épousseta ses vêtements et commença à ranger son atelier. Elle se pencha pour jeter quelques morceaux de minerai inutilisés dans un panier. Tous d’excellente qualité, ils pouvaient certainement être réutilisés pour autre chose.
« Hmm, je me demande ce qu’on mange tout à l’heure ? Je crois que maman a dit qu’il y aurait du poisson au dîner… »
Un, deux, trois… Les morceaux de minerai s’entrechoquèrent et atterrirent dans son panier.
Le menu du dîner accaparant son esprit, Xilonen ne se rendit pas compte que le quatrième « minerai » de couleur ambrée qu’elle tenait dans sa main avait quelque chose de spécial.
L’œil divin atterrit avec un tintement dans le panier qu’elle sortit de son atelier et laissa à l’extérieur sans s’en soucier davantage.
Xilonen s’en alla pour le dîner en fredonnant. Elle ne remarqua ce minerai tout particulier qu’à sa prochaine session de forge.
C’était un cadeau, mais aussi une responsabilité.

Xilonen, carte personnage Genshin Impact

Spécialité culinaire

Bonbons au lait goût fruit

 Restaure 130 pts d’endurance.

Spécialité culinaire de Xilonen. Alors que vous vous asseyez côte à côte au sommet de l’arbre, elle vous passe une boîte raffinée remplie de… bonbons de formes diverses ? « Le cacahuatl est en fait considéré comme une sorte de fruit. On devrait donc pouvoir dire que les bonbons au cacahuatl et au lait sont « goût fruit ». Allez, on attaque. » Ce disant, elle en saisit rapidement un et le jette dans sa bouche avant de le mordre.

Plat de base :
Chocolats assortis
Chocolats assortis, Genshin Impact
Bonbons au lait goût fruit - Spécialité culinaire Xilonen, Genshin Impact
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