Varesa build, le guide complet

Histoire du personnage 1
Pour Varesa, chaque jour est un jour heureux.
Ses parents disent souvent : « Le volcan Tollan n’est pas entré en éruption pendant belle lurette avant et après la naissance de notre fille. »
Cependant, Varesa n’est pas une divinité. Elle n’aurait pas pu calmer l’ire du volcan. « Belle lurette » n’était qu’une expression de ses parents.
Pourtant, il est vrai qu’elle a évité une catastrophe naturelle lors de sa naissance. C’est sûrement un signe de sa chance innée.
La famille de Varesa a toujours vécu une vie heureuse au sein du prospère Collectif de l’abondance. Elle a grandi sans connaître le besoin, bien logée et nourrie. Ses parents n’avaient pas d’ambitions particulières pour elle, à l’exception qu’elle soit heureuse, en bonne santé et qu’elle hérite du verger quand elle sera prête.
Lorsque son père s’occupait du verger, la mère de Varesa l’asseyait sur le dos de Vanana, la petite saurienne, pour donner un coup de main. Si le père faisait tomber un fruit, Varesa l’attrapait rapidement, ce qui lui valait les compliments de ses parents et des coups de museau affectueux de Vanana.
Quand ils installaient leur stand pour vendre leurs fruits, la mère de Varesa la tenait dans ses bras, assiste à côté de son père, avant d’ouvrir un rouleau tissé pour lui lire une histoire. Des contes de fées sauriens aux légendes de puissants héros, elle arrivait à alterner passages légers et séquences d’action avec un rythme magistral. Varesa, qui grignotait en l’écoutant, était totalement captivée par les récits. Parfois, elle mangeait une caisse entière de baies de quenettier sans même s’en rendre compte, ce qui provoquait l’hilarité de son père.
Cette enfance insouciante a fait de Varesa une adulte à la fois douce et généreuse.
Au sein du Collectif de l’abondance, la force est la carte de visite de ses membres. Les grands et forts suscitent l’admiration et le respect, même chez les enfants.
Malgré son physique banal, la petite Varesa ne tarda pas à pouvoir soulever et à balancer l’ancien chef des enfants, ainsi que sa précieuse barre de musculation, dans les airs.
« Ancien », car les enfants décidèrent à l’unanimité que Varesa serait leur nouvelle cheffe à partir de ce moment-là. Cependant, cela ne l’intéressait pas d’avoir un rôle de chef ordinaire.
Au lieu de cela, Varesa décida de devenir une héroïne, c’est-à-dire une personne qui maintiendrait l’ordre pour permettre à tout le monde de manger et de jouer à sa guise !
S’il y a des choses délicieuses à la maison, je les partagerai avec vous ! Si j’achète un jouet amusant, on pourra tous y jouer ensemble !
Arrête de l’embêter ou je te retire de là ! Pareil pour toi qui monopolises les jouets et les bandes dessinées !
Et à tous ceux qui font des bêtises, vous goûterez à mon poing…
Ah non… Si je les frappe, ils seront inconscients pendant des semaines… Je vais plutôt leur donner une petite tape sur la tête.
En tout cas, vous devez être gentils et bien vous entendre ! Pas de querelles pour des broutilles et ne causez pas d’ennuis aux autres !
Ce fut à peu près à cette période que Varesa put tester son potentiel, sans doute à un degré un peu extrême…
Sa frêle amie lui parla d’un arbre fruitier sauvage au nord de la tribu, dont les fruits étaient étonnamment aigres-doux.
Après avoir appris cela, la petite Varesa déracina l’arbre tout entier et l’apporta sur le pas de la porte de son amie.
Sa mère dut lui apprendre à ne pas malmener les arbres fruitiers et l’importance d’une vie paisible. Toutes les deux replantèrent soigneusement l’arbre à son emplacement d’origine…
Un jour, le chef annonça qu’il y avait plus de chutes de rochers que d’habitude près de la tribu et conseilla à tout le monde de faire attention.
Suite à cela, la petite Varesa trouva un endroit en hauteur et guettait lesdits rochers, les mains sur les hanches. Lorsqu’elle en voyait un, elle se jetait dessus et lui mettait un puissant coup de pied pour le faire dévier de sa trajectoire !
Son père l’emmena ensuite dans un endroit encore plus élevé pour chercher la source des chutes de pierres. Ils creusèrent des trous, remplirent les cratères avec de la boue et s’assurèrent que tous les rochers resteraient en place pour éviter de nouvelles catastrophes…
Chaque fois, les gens les fixaient et pensaient : « Cette petite fille n’est-elle pas un peu trop forte ? »
Mais il suffisait de voir le visage doux et souriant de Varesa, ainsi que celui des enfants jouant joyeusement sous sa supervision, pour apaiser leurs inquiétudes. Ils ne craignaient donc pas qu’elle perde le contrôle de sa force un jour.

Histoire du personnage 2
D’une certaine manière, les gens avaient raison. Varesa ne perdit jamais le contrôle de sa force. C’est plutôt son appétit qui devint incontrôlable.
Peut-être était-ce le prix à payer pour sa force ? Dès que Varesa apprit à marcher, son appétit pouvait déjà rivaliser avec celui de n’importe quel jeune en bonne santé de la tribu. Lorsqu’elle atteignit les genoux de ses parents en taille, elle pouvait engloutir assez de nourriture pour nourrir toute sa famille pendant une journée entière en un repas, y compris la part de Vanana.
Cependant, la petite Varesa n’eut que peu d’occasions de montrer sa force. Avec un régime alimentaire pareil, elle commença par « ressembler de loin à une tombaie », mais finit par atteindre un poids dangereusement élevé qui inquiétait ses parents.
Pour le bien de sa santé et de son aptitude au travail à l’avenir, ces derniers lui demandèrent rapidement son aide pour s’occuper du verger. Ainsi, elle pouvait dépenser son surplus d’énergie grâce à un labeur quotidien.
Une fois arrivée au verger, Varesa fit une autre observation désagréable sur elle-même…
« Maman et papa travaillent tellement chaque jour, mais ils ne mangent pas beaucoup. Je les aide à peine, et je me goinfre… »
« Il faut que je travaille pour compenser tout ce que je mange. Je dois mériter mes repas ! »
À la grande joie de ses parents, Varesa comprit vite les choses.
Au début, elle prit l’initiative de travailler d’arrache-pied, en transportant des marchandises, du matériel agricole et des articles divers grâce à sa force de tatankasaure. Les travaux pénibles étaient faciles pour elle, comme une promenade de santé après le repas pour brûler son énergie.
Plus tard, sous la supervision de sa mère, elle apprit à se canaliser et étudia les moindres détails de l’agriculture, comme la gestion des sols, le mélange des engrais et la régulation de l’humidité. Varesa s’attela à ces tâches complexes avec un enthousiasme débordant.
En tant que future responsable du verger, sa charge de travail quotidienne dépassait de loin celle de chaque assistant saurien.
Elle n’était pas très douée pour lire les rouleaux tissés ou pour comprendre les principes techniques, puis elle devait aussi s’occuper de la comptabilité… Varesa, qui venait d’apprendre comment acheter des épices, pouvait désormais gérer le verger toute seule, comme une adulte !
Elle réussit à perdre du poids et à stabiliser son corps qui atteignit une masse « au-dessus de la moyenne, mais acceptable ».
Cependant, même si elle essayait de réprimer ses instincts gloutons et de faire preuve de modération… L’appétit de la petite Varesa demeurait excessif.
Ses parents l’emmenèrent chez un médecin pour établir un diagnostic, mais celui-ci la félicita en disant : elle est en très bonne santé, c’est pour cela qu’elle aime manger. De ce fait, ils ne connurent jamais la cause de son appétit gargantuesque.
En revanche, le chef tribal Acatl, qui observait la petite Varesa depuis longtemps, proposa une théorie logique :
Le sol fertile des Teteocans produisait d’excellentes récoltes pour nourrir ses puissants guerriers, mais tout le monde ne pouvait pas absorber pleinement l’énergie stockée dans les aliments. Après avoir mangé le même repas, certaines ne pouvaient faire que dix séries de développés-couchés, tandis que d’autres pouvaient porter les mêmes haltères jusqu’au sommet d’une montagne et avoir encore assez de force pour faire une danse de guerre.
Néanmoins, les légendes parlaient de guerriers des Teteocans dont le corps pouvait exploiter chaque fibre et chaque calorie de leurs repas quand c’était nécessaire. Cela leur conférait une force inégalée et un appétit vorace. Varesa était sans doute dans ce cas de figure.
Cependant, ces guerriers n’héritèrent pas tous d’un antique nom ou ne devinrent pas des héros. Tout comme le squelette d’un navire ou les fondations d’un bâtiment, ils servirent de pierres angulaires et brillèrent dans des endroits invisibles pour les autres. Lorsque l’occasion se présentait, ils pouvaient également laisser derrière eux un glorieux héritage. Ce fut pourquoi on les appelait parfois des « héros de l’ombre ».
Les parents de Varesa furent rassurés par les paroles du chef. Au moins, leur fille n’avait pas de problème de santé grave.
Quant à la petite Varesa, tout ce qu’elle retint de la conversation fut l’appellation spéciale…
« Du coup, je suis une héroïne de l’ombre ? »

Histoire du personnage 3
L’expression « héroïne de l’ombre » colla toujours à la peau de la petite Varesa. Malgré son jeune âge, elle avait déjà une aspiration plus noble…
« Comme je suis spéciale, ne devrais-je pas plutôt faire de mon mieux pour devenir une vraie héroïne ? »
Cependant, le poids du mot « héroïne » était beaucoup plus lourd que ce que la petite Varesa avait pu imaginer…
L’héroïne triomphait du mal et ne prononçait que certains mots bien choisis, derrière lesquels se cachent le sang et les larmes, souvent glorifiées dans les rouleaux tissés.
Les ennemis et monstres se battaient avec une véritable soif de sang, ce qui fut bien plus horrible à voir que n’importe quel match de lutte.
Varesa avait cinq ans lorsqu’elle fut attaquée pour la première fois par l’Abîme. Elle donna instinctivement un coup de pied au premier monstre qui s’introduisit dans son verger et l’envoya valser. Cependant, lorsqu’elle en vit d’autres foncer vers elle comme une marée noire en furie, la petite Varesa fut si effrayée qu’elle s’effondra et éclata en sanglots.
Heureusement, son père réagit à temps. Il chassa les monstres à proximité, avant de récupérer Varesa et sa mère, et d’emmener Vanana avec eux pour se cacher dans leur cave. Ils condamnèrent la porte, puis réconfortèrent leur fille en attendant l’arrivée de la patrouille.
Varesa cessa de pleurer en voyant son verger détruit et les guerriers blessés. Elle serra ses petits poings, sans se soucier de ses ongles qui s’enfonçaient dans ses paumes.
Elle ne comprenait pas les motivations de l’ennemi, et n’avait pas l’intention de les comprendre. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’ils avaient détruit sa maison et blessé les gentils adultes qui achetaient ses fruits, au point que certains d’entre eux ne se réveilleraient peut-être jamais… Elle espérait devenir comme les héros des histoires, en éliminant les monstres de l’Abîme dès qu’ils montreraient leurs visages difformes.
Après avoir déménagé et rénové le verger avec ses parents, Varesa n’était plus la même enfant innocente qui vivait dans l’insouciance.
Avec la permission de ses parents, Varesa poussa l’imposante porte de pierre de la salle de préparation de l’arène de lutte. Vêtue d’un petit masque et traînant l’haltère le plus lourd de la salle de sport, elle supplia les guerriers qui s’y trouvaient de lui enseigner leurs techniques.
En tant qu’héroïne de l’ombre, Varesa devait affronter ses peurs et ses faiblesses. Elle devait transformer sa force brute en pouvoir pour protéger les siens.
Certains lutteurs arrogants méprisèrent Varesa en raison de sa jeunesse et la rejetèrent. En réponse, elle les traîna par les jambes jusqu’à l’arène et les poussa doucement en voyant leur mine déconcertée. Ses adversaires furent renversés et projetés hors de l’arène. Cela prouva à tous que la force de Varesa n’était pas à prendre à la légère.
Les guerriers présents, ainsi que le chef Acatl qui s’était précipité, discutèrent brièvement de la situation, avant d’approuver à l’unanimité la demande de Varesa.
Au sein du vaillant Collectif de l’abondance, où sa force surpassait celle de n’importe quel adulte, Varesa fut rapidement considérée comme une experte de sa discipline.
Dès ce moment, Varesa reçut l’enseignement de nombreux grands guerriers. Elle ignorait le style de combat qui lui était le plus adapté, et se fia à ses impressions au sujet des héros. La jeune fille essaya leurs techniques une par une, ne gardant que les éléments pertinents de chacune.
Varesa s’entraîna pendant des années, mais il y avait toujours un fossé entre la théorie et la pratique pour elle. Chaque fois qu’elle se retrouvait au milieu d’un vrai combat, elle suivait toujours son instinct par anxiété ou par impulsion, en fonçant sur ses ennemis pour leur infliger des coups de pied volants. Dans ses mains, les armes de combat rapproché avaient une tout autre utilité : Varesa les jetait directement sur ses ennemis…
En réponse à cela, certains Brutocollinus adoptèrent des tactiques de combat à distance similaires pour parer les assauts de Varesa, et Iansan se retrouva prise entre deux feux… L’entraîneuse, qui commença à accorder une attention particulière à Varesa, s’occupa entièrement de la supervision de ses exercices physiques.
Pour aider son élève à exploiter pleinement son potentiel, Iansan créa un programme d’entraînement très efficace. À son étonnement, le talent naturel de Varesa était bien supérieur à celui de ses autres élèves. Rien qu’en se fiant à son intuition, elle pouvait exécuter sans effort des techniques qui auraient demandé un entraînement intensif, même de la part des élèves les plus zélés d’Iansan.
Iansan estimait que la force de Varesa dépassait peut-être même la sienne. Elle l’encouragea dans un esprit de compétition en lui disant : « Je ne perdrai pas contre toi », des propos qui ne manquèrent pas d’embrouiller Varesa.
Au cours de son entraînement, Varesa élimina des milliers de monstres, mais brisa aussi des centaines d’armes. Une dizaine de guerriers de la tribu se grattèrent la tête, incrédules. Iansan parvint donc à la conclusion suivante :
Varesa était un génie à la force incroyable, mais c’était précisément sa force qui l’empêchait d’utiliser des armes de combat rapproché ordinaires. Elle devait donc adopter le combat à mains nues, comme en lutte, pour continuer à grandir en tant que guerrière.
Sur la recommandation d’Iansan, Varesa rejoignit la patrouille de la tribu. Elle était souvent en première ligne, et faisait de son mieux pour améliorer ses compétences de combat.
Au cours de son deuxième mois au sein de la patrouille, Varesa fut de nouveau confrontée à une éprouvante épreuve.
Une marée noire de monstres fonça à nouveau sur elle. Ses camarades étaient épuisés après trois jours consécutifs de combat, et elle-même atteignait ses limites…
Cependant, ce fut au cours de cette bataille que Varesa trouva son second souffle, en obtenant quelque chose de précieux pour elle… Quelque chose qui ferait d’elle une lutteuse encore plus redoutable…

Histoire du personnage 4
Après avoir connu la dure réalité du combat, Varesa retrouva progressivement sa sérénité. Cette expérience lui permit de mieux appréhender l’anxiété du champ de bataille, surtout sous contrainte.
Elle reprit l’affaire familiale et son rythme de vie redevint aussi calme que celui de son enfance.
Après tout, Varesa avait toujours été quelqu’un d’insouciant. Elle disait même : une vie paisible est une vie heureuse.
D’habitude, elle s’occupe du verger, prend soin de Vanana et tire sa charrette jusqu’à chaque tribu pour vendre ses fruits… Sur le chemin du retour, elle se réjouit de participer à une Confrontation de festoierie pour le titre de Suprême estomac en feu s’il y en a une de prévue, car elle mangerait à cœur joie. Et cela change un peu de ses habitudes alimentaires pour le déjeuner ou le dîner.
Chaque jour, elle s’entraîne selon le programme d’Iansan, son entraîneuse : faire des exercices sur dix-huit machines de la salle de sport, puis trois séries de trois cents répétitions sur trois types d’exercices physiques sans équipement, et enfin trois sessions de course en navette de 30 000 pas chacune… Il n’y a pas besoin de respecter un temps en particulier, mais seulement de ne pas effrayer les passants lors des entraînements nocturnes…
Lorsque Varesa reçoit le signal de rassemblement de la patrouille, elle vient toujours avec un sac à dos rempli de nourriture et suit ses collègues comme lors d’un voyage scolaire, toujours à l’affût de bons endroits pour camper. Quand des monstres ordinaires surgissent, elle revêt son masque et leur donne des rafales de coups de pied volants pour en venir à bout rapidement !
Ce n’est qu’en affrontant les ennemis les plus coriaces de l’Abîme que l’esprit combatif de Varesa s’enflamme véritablement.
Cela lui cause du tort dans certaines situations. La plus importante de toutes est le Pèlerinage de retour du sanctifeu.
Tout le monde attend des exploits de sa part de lors de l’événement, en tant que célèbre guerrière du Collectif de l’abondance.
Depuis qu’elle a appris à se battre, Varesa n’a jamais considéré les guerriers des autres tribus comme ses ennemis. De ce fait, elle n’arrive jamais à combattre sérieusement contre ses compatriotes… À un tel point qu’elle se bat comme si elle était l’une de leurs fans dans les tribunes.
Un jour, à l’aide de son arme, la Lame sablée de Seit’aad dévia un tacle hésitant de Varesa. Cette dernière fut projetée la tête la première dans une grotte et se perdit à l’intérieur. Elle parvint seulement à revenir dans l’arène, guidée par un yumkasaure, bien après la fin de l’épreuve en équipe.
Nusta, une guerrière chevronnée du Clan des fleurplumes, fit une démonstration de ses techniques de frappe. Varesa l’applaudit, complètement captivée. Elle ne se rendit compte que trop tard que les coéquipiers de Nusta s’étaient enfuis avec le sanctifeu.
Son adversaire le plus redoutable fut Kinich « Malipo ». Il était aussi rapide qu’elle, mais bien plus agile. En se déplaçant autour de Varesa, Kinich para ses attaques sans peine et l’épuisa, avant de s’enfuir tout aussi rapidement avec le sanctifeu de son équipe…
Varesa participa au Pèlerinage cinq fois, mais ne réussit jamais à se qualifier pour l’épreuve individuelle.
Le chef tribal Acatl et Iansan ne pouvaient rien faire à part soupirer et hausser les épaules. Cependant, les parents et les amis de Varesa ne s’en souciaient pas et célébraient chaque fois son retour malgré sa mine déprimée avec un festin grandiose.
S’il s’agissait de quelqu’un d’autre, les défaites consécutives malgré sa force auraient sans aucun doute suscité des critiques, mais les habitants du Collectif de l’abondance, et même les guerriers des autres tribus que Varesa avait affrontés, lui témoignèrent de la sympathie.
Varesa discute souvent avec ses clients lorsqu’elle vend des fruits. Toujours calme et posée, elle les traite comme des amis. Lorsque les clients paient un peu moins que d’habitude, qu’ils achètent à crédit temporaire ou qu’ils recourent au troc pour une raison ou une autre, Varesa ne montre jamais le moindre signe d’impatience. Sa gentillesse et son attitude arrangeante réconfortent tous ceux qui croisent son chemin.
Il n’est pas exagéré de dire que Varesa n’arrive tout simplement pas à se mettre en colère contre ses compatriotes.
Varesa sait qu’elle doit garder sa rage, une ressource précieuse pour elle, pour les batailles les plus importantes. En tant que force première de l’équipe de patrouille, Varesa est une recrue assidue depuis son intégration, et n’a jamais connu la défaite dans son devoir de protection du Collectif de l’Abondance contre l’Abîme.
Mais qu’en pense Varesa ? Est-ce suffisant pour elle ?
Participer aux Guerres des veilleurs de nuit et affronter les forces principales de l’Abîme est une étape indispensable dans le parcours de Varesa pour devenir une héroïne.
Le mal ne se repose jamais. Ce n’est pas durable de seulement riposter lorsque l’ennemi attaque.
Varesa le sait : si elle ne parvient pas à surmonter le conflit en son for intérieur, elle ne pourra pas gagner la guerre à l’extérieur. Elle ne pourra pas devenir une véritable héroïne sans comprendre la différence entre libérer sa force et céder à la colère sur le champ de bataille…

Histoire du personnage 5
Assise à côté de sa tente, Varesa s’interrogea souvent sur la signification du mot « héroïne » en contemplant le feu de camp.
Depuis qu’elle avait posé le pied sur le champ de bataille, Varesa fut troublée par la peur et la lâcheté. À l’époque, elle avait choisi de revêtir son masque et de crier : « Que la nuit brûle grâce à mon étincelle ! » pour encenser son esprit combatif et ainsi surmonter sa faiblesse.
Cela devint rapidement son mode opératoire au combat. Une fois qu’elle portait son masque, elle se transformait en une tout autre personne : une héroïne qui se battait sans peur.
Varesa parlait et agissait comme une héroïne de légende… Mais pouvait-elle vraiment se considérer comme telle ?
Et d’ailleurs, pourquoi voulait-elle devenir une autre héroïne ?
Voulait-elle être aussi classe et marquer l’histoire avec des exploits qui seraient admirés par tous ?
Ou voulait-elle canaliser la même rage de vaincre que ses semblables et devenir une machine de guerre ?
Quand la plus grande crise fut résolue, Natlan émergeant victorieuse, Varesa entendit l’histoire de Tumaini. Petit à petit, elle comprit certaines choses…
La jeune femme se rendit compte qu’elle n’avait pas soif de gloire et qu’elle n’avait pas besoin d’un « ennemi » pour attiser sa rage de vaincre.
Elle aspirait davantage à la bravoure et à l’esprit d’initiative, ainsi qu’au courage dont les héros qu’elle admirait firent preuve dans la guerre contre l’Abîme.
Elle souhaitait seulement faire de leur conviction sa force, pour faire respecter sa justice : protéger la vie paisible de chacun, pour que tout le monde vive heureux et insouciant.
Au lieu de se cacher derrière un masque, elle devrait se battre en tant qu’elle-même, « Varesa » la seule et l’unique.
Il fallait affronter ses faiblesses et mieux contrôler ses mauvaises habitudes.
Pour cela, Varesa donna l’autorisation à Iansan de lui faire suivre un entraînement pour un meilleur contrôle, tout en se poussant à l’extrême. Elle évita de porter son masque au combat autant que possible et cessa de s’imaginer dans la peau de certains héros comme elle en avait l’habitude.
Au début, elle se sentait nue sans son masque et les souvenirs de ses débuts lui revinrent à l’esprit, comme des moments de faiblesse et de panique. Dans sa confusion, Varesa oublia tout, même les bases du combat.
Cependant, ses muscles prirent le relais lorsque son esprit lui fit faux bond. Les techniques profondément ancrées dans sa mémoire musculaire avaient refait surface. Il lui avait été impossible de se battre de toutes ses forces et son manque de confiance la fit trébucher ou tomber plusieurs fois devant ses adversaires…
Mais ce n’était pas grave. Une « chute stratégique et fracassante pour effrayer ses ennemis » comptait-elle comme une technique ? Ce n’était pas un problème, tant que cela marchait.
En effet, Varesa s’adapte lentement au champ de bataille. Bientôt, elle sera prête à se lancer dans le tas et à combattre de la manière la plus classe et la plus impressionnante qui soit : avec le cœur.
Au pic de sa forme, Varesa est une guerrière qui affronte ses ennemis dans un esprit combatif qui n’est plus alimenté par la colère, mais par le courage. Elle embellit le champ de bataille avec l’héritage des héros du passé et se fraye un chemin vers une belle victoire à coup de plaquages, de coups de pied tombants et de tacles !