Iansan build, le guide complet

Histoire du personnage 1
D’aussi loin qu’elle s’en souvient, Iansan savait qu’elle ne grandirait plus.
Le sang d’Egungun coule dans ses veines, comme dans celles d’innombrables générations de sa famille. Ses ancêtres n’ont jamais été plus grands que des enfants en taille.
Les membres du Collectif de l’abondance sont les plus grands et les plus forts de tout Natlan, mais ce n’était pas le cas pour Iansan et sa famille. Leur lignée ne leur permet pas d’avoir une carrure aussi imposante que les autres, sans leur donner d’avantage évident en échange. Même les contrats véreux des sorcières des contes de fées semblent équitables par rapport à cela.
Heureusement, les membres tribaux firent preuve d’acceptation et de gentillesse. Après avoir accueilli la famille d’Iansan, ils ne la traitèrent jamais selon des idées reçues, et adoptèrent plutôt une attitude protectrice envers elle. Lorsque la guerre éclata, les ancêtres d’Iansan furent toujours tenus à l’écart du front pour servir de médecins et de cuisiniers. Ils n’étaient pas aussi courageux ou agiles que les guerriers de la tribu, car ils prirent l’habitude de faire profil bas et de s’en tenir à leur routine.
Iansan apporte de l’aide à ses diligents parents dans leur travail depuis toujours, mais cela la démangeait d’être sur le champ de bataille, contrairement à eux. Dès qu’elle en avait l’occasion, elle accourrait toujours vers les endroits où il y avait des bruits de combat pour attendre le retour des guerriers. Cependant, cette attente n’était pas toujours récompensée : des gardes de la tribu inquiets la ramenaient à ses parents bien avant qu’elle ne s’approche du champ de bataille. Il semblait que son destin était de suivre les traces de ses parents et de mener la vie toute tracée par le sang d’Egungun.
C’était jusqu’à ce qu’un événement inattendu qui choqua toute la tribu survienne : Iansan fut choisie comme porteuse par l’antique nom qui symbolisait la force.
Iansan fut aussi étonnée que le reste de la tribu, mais l’inscription sur l’antique nom était claire comme de l’eau de roche. Du jour au lendemain, Iansan devint le centre de l’attention, mais la plupart des regards qui se posaient sur elle étaient loin d’être bienveillants. Pour le Collectif de l’abondance, l’antique nom « Force » avait une symbolique particulière. Il s’agissait à la fois d’un honneur inégalé et d’une responsabilité sans pareille à porter. La plupart des membres tribaux méprisaient Iansan pour son ambition et sa taille. Ils se demandaient si elle méritait cet honneur, et si elle saurait être à la hauteur des attentes que cela impliquait.
Ses parents furent les plus troublés par la tournure des événements. Malgré leur travail acharné, ils se contentèrent de rester à leur place dans la société. Ils savaient qu’ils n’étaient d’aucune aide à leur fille dans cette affaire et ne purent même pas ne serait-ce qu’en parler pendant longtemps. Lorsque le sujet fut enfin abordé avec Iansan, ils lui exprimèrent leur soutien inconditionnel, peu importe la voie qu’elle désirait suivre.
Quelques jours plus tard, Iansan approcha Acatl, le chef tribal et l’entraîneur principal du club de fitness du Collectif de l’abondance à l’époque.
« Monsieur, entraînez-moi ! »

Histoire du personnage 2
Chez le Collectif de l’abondance, la forme physique est sacrée. Elle se trouve juste derrière le Pèlerinage de retour du sanctifeu en matière d’importance. Les membres tribaux prônent une approche universelle de l’entraînement et sont très fiers des résultats obtenus.
Malgré cela, lorsqu’Iansan apparut sur le terrain d’entraînement sacré de la tribu, il fut le théâtre de beaucoup de messes basses. « Cette gamine devrait arrêter avant qu’il ne lui arrive quelque chose de grave. » Après tout, pour la plupart des observateurs, ce n’était pas une question d’aptitude de la part d’Iansan, mais plutôt de sécurité : certains des poids utilisés pesaient plus lourd qu’elle !
Ses collègues amateurs de fitness rassemblèrent tout l’équipement de débutant qu’ils avaient avant de le placer devant Iansan, en expliquant qu’il s’agissait du seuil requis pour rejoindre le club. Ils pensaient que cela la dissuaderait, mais Iansan choisit simplement une barre de musculation et essaya de la soulever de toutes ses forces… Avant même que les disques ne quittent le sol, la foule entendit le craquement de ses os et se précipita pour l’arrêter…
Il fallut des semaines avant qu’Iansan ne puisse se lever du lit et marcher seule. Cet exploit ne fut possible que grâce aux compétences de son père en médecine. Acatl rendit visite à Iansan lorsqu’il apprit qu’elle alla mieux. Depuis qu’il n’avait pas réussi à arrêter Iansan avant qu’elle ne se blesse, Acatl essuyait de nombreuses critiques de la part de la tribu. Iansan craignait que sa visite ne soit une tentative personnelle de la persuader d’abandonner le chemin qu’elle avait choisi.
« Il y a un niveau minimum à avoir pour s’entraîner ? »
« Ce n’est pas une histoire de qualification, mais de choix. »
Acatl apaisa les inquiétudes d’Iansan avant de lui raconter l’histoire du fondateur du club de fitness du Collectif de l’abondance.
Ce grand guerrier, Meztcala, était autrefois le chef tribal. Il possédait un physique puissant et une force quasi inégalée, avant ou après son temps. À l’époque, le Collectif de l’abondance connut son lot d’agitation depuis sa fondation et n’était pas encore bien installé sur les pentes de la Montagne sacrée. Meztcala se servait de sa force prodigieuse pour triompher des monstres et du magma, tout en protégeant son peuple jour et nuit. La Montagne sacrée venait d’entrer dans un nouveau cycle d’éruption. L’activité volcanique devenant de plus en plus intense, même Meztcala, malgré sa force, commença à se sentir fatigué et dépassé par les événements. Face aux appels de plus en plus pressants de son peuple qui demandait refuge, il savait qu’il ne pouvait pas résister à la tempête tout seul, mais il ne l’abandonna jamais.
« Vous devez choisir de devenir comme moi ! Et je vous aiderai à y arriver ! »
Il fit des membres tribaux ses élèves et leur enseigna ses techniques d’entraînement avant de les superviser contre les dangers qui les menaçaient. Au cours d’innombrables épreuves, les membres du Collectif de l’abondance apprirent qu’ils avaient aussi la force et le pouvoir de protéger leurs terres. Lorsque Meztcala vieillit et succomba à la force du temps, ses élèves l’avaient surpassé et formaient un rempart protecteur autour de leur tribu. En fin de compte, ils établirent un refuge sûr et paisible au pied du grand volcan.
« Voici l’origine de notre club de fitness. Les paroles que je viens de te dire sont un avertissement transmis par Meztcala lui-même. Si quelqu’un prétendait qu’il fallait avoir un niveau pour s’entraîner, penses-tu qu’il serait d’accord ? »
« Iansan, j’ai entendu dire que tu avais du mal à soulever les équipements d’entraînement les plus basiques. Ça ne veut pas dire que tu n’as pas le niveau pour te lancer dans la musculation, mais simplement que tu ne peux pas être entraînée par n’importe qui. Prendre sous son aile une personne avec ton physique, c’est sortir complètement des sentiers battus pour la plupart des entraîneurs. Ce ne serait donc pas sérieux de ma part de ne pas insister sur le fait que l’entraînement ne sera pas facile pour toi. »
« Par contre, le choix de suivre ce chemin ou non te revient entièrement. »
Après le départ d’Acatl, Iansan se mura dans le silence pendant plusieurs jours, comme elle l’avait fait lorsqu’elle avait découvert son antique nom. Lorsqu’elle en sortit, ce fut pour retrouver Acatl.
« Monsieur, entraînez-moi ! »
Ainsi, Iansan retourna sur le terrain d’entraînement de la tribu. Cette fois, elle ne fut pas accueillie par une pile d’haltères et d’équipements pour la dissuader. Au lieu de cela, les membres du club de fitness l’amenèrent sur un terrain fraîchement préparé, loin des poids dangereusement lourds du terrain d’entraînement principal. Ils avaient conçu un lieu d’entraînement exclusivement pour Iansan, avec tout ce dont elle pouvait avoir besoin.
Il n’y avait plus seulement de l’inquiétude vis-à-vis de sa sécurité dans leurs regards. Il y avait aussi un soupçon d’admiration, car ils comprenaient tous que cette jeune femme avait pris la décision de prendre le chemin solitaire de l’entraînement.

Histoire du personnage 3
La détermination d’Iansan à s’entraîner pour devenir plus forte n’avait jamais faibli depuis ses premiers jours au club, mais sa volonté de fer n’atténua pas pour autant les douleurs et les courbatures qui accablaient fréquemment son corps, ni les blessures persistantes.
À l’époque, une persévérance compétitive imprégnait le club, les membres mesurant leur réussite par la douleur dans leurs muscles. De nombreux élèves avaient tendance à vouloir s’améliorer en repoussant leurs limites absolues.
Les blessures d’Iansan furent presque entièrement causées en essayant d’imiter ce style d’entraînement.
Un jour, alors qu’elle se remettait d’une luxation, Iansan passa devant les terrains d’entraînement bondés en boitant et s’arrêta pour regarder l’équipement. Elle réalisa soudainement qu’elle ne ressentait plus l’adrénaline, ni l’enthousiasme du défi que ces objets représentaient autrefois, mais seulement la douleur et l’inconfort qu’ils provoquaient.
Ce fut la première fois qu’Iansan eut le sentiment de ne pas être faite pour la musculation.
Après une semaine passée à s’isoler du monde extérieur chez elle, la mère d’Iansan, déchirée par la souffrance évidente de sa fille, essaya de son mieux pour la réconforter.
« Il y a des domaines dans lesquels on ne peut pas rivaliser avec les autres, mais on a aussi nos propres talents. Par exemple, soigner les blessures et cuisiner des repas… »
La mère d’Iansan se tut. Si les entraîneurs expérimentés du club de fitness n’arrivaient pas à mener sa fille vers la réussite, pouvait-elle faire mieux ? Elle n’avait jamais fait de musculation de sa vie. Néanmoins, à sa grande surprise, les flammes de la détermination commencèrent à brûler de nouveau dans les yeux d’Iansan.
« Tu as raison. On sait soigner les blessures et cuisiner ! »
Après un mois de récupération, Iansan retourna une fois de plus sur le terrain d’entraînement. Cette fois-ci, elle passa directement devant les membres expérimentés, qui s’amusaient à poser et à contracter leurs muscles, puis devant les piles d’équipement qui l’avaient tant tourmentée auparavant. Elle prit une casserole et commença à s’entraîner, à bouger, à prendre des notes et à cuisiner.
Son entraînement sembla beaucoup plus tranquille qu’auparavant. Iansan suivait sa routine et faisait chaque jour quelques séries des mêmes exercices. Elle eut quand même l’air occupée aussi, comme si chaque heure de la journée avait été planifiée. Ses attentes revues à la baisse, la jeune femme se poussait rarement au bout de ses limites, contrairement aux autres membres du Club de fitness. Pourtant, Iansan était plus stricte envers elle-même : elle ne ratait jamais un seul jour d’entraînement et préparait elle-même ses repas, en faisant très attention à son alimentation.
Ce comportement étrange dura des semaines avant que les gens ne s’en aperçoivent. Des rumeurs commencèrent à courir sur Iansan, qui aurait soi-disant trouvé le secret lui permettant de se défaire des contraintes physiques imposées par son sang. Une foule assistait à ses séances d’entraînement particulières et se rassemblait autour d’elle comme s’il s’agissait d’une performance artistique…
« Il n’y a pas de secret : un entrainement rigoureux, un contrôle des apports caloriques et une alimentation adaptée. »
Les curieux se dispersèrent, sans doute déçus par les explications d’Iansan. Sa philosophie ne semblait pas proposer le moindre défi à relever. Ils ne comprenaient pas comment quelque chose d’aussi simple pouvait permettre à Iansan de dépasser les limites de son être.
Cependant, aucun ne sembla avoir remarqué que la condition physique d’Iansan s’était améliorée de façon stable depuis son changement de programme sportif. Elle courait plus loin et faisait plus de pompes. Peut-être que les autres ne s’intéressaient pas vraiment à ce genre de données, mais pour Iansan, cette amélioration progressive était robuste et constante, comme de l’acier plié encore et toujours. Chaque pas la menait vers un changement fondamental.
À l’époque, Iansan ne s’en doutait pas, mais elle avait introduit un tout nouveau concept à Natlan : la nutrition. Pour le moment, elle pensait juste avoir trouvé un mode d’entraînement physique qui lui convenait personnellement.

Histoire du personnage 4
L’amitié d’Iansan avec son amie saurienne est issue d’une tradition du Collectif de l’abondance. Les membres tribaux aiment faire de la lutte contre les tatankasaures. Remporter la victoire dans ce genre de compétition est un symbole des plus honorables. Un peu avant de rejoindre le club de fitness, Iansan tenta cet exploit, mais malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à ne serait-ce que faire bouger un tatankasaure adulte. Ses aînés du club ayant peur qu’elle ne se blesse comme avec l’équipement du terrain d’entraînement, ils la présentèrent à Emela. Cette dernière avait perdu ses parents peu de temps après sa naissance et fut recueillie par la tribu. Un bébé tatankasaure semblait être un adversaire plus adapté pour Iansan.
Il y avait une sorte de rivalité naturelle entre elles deux. Emela était une enfant qui avait perdu la protection de ses parents, tandis qu’Iansan était une enfant un peu surprotégée. Cette rivalité ne fit que s’intensifier lorsqu’elles devinrent partenaires d’entraînement. Elles se donnèrent à fond lors de leur premier match. L’une regrettait de ne pas avoir eu la force de protéger ses parents, alors que l’autre désirait obtenir la force de protéger les siens. Au bout du compte, elles s’écroulèrent toutes les deux au sol, épuisées. Aucune des deux n’était victorieuse.
Ce fut à ce moment-là que leur rivalité commença officiellement.
Une fois qu’Iansan trouva la méthode d’entraînement idéale, elle réussit à dépasser lentement mais sûrement ses limites, et eut l’avantage.
Néanmoins, au fur et à mesure qu’Emela sortait de l’ombre de la disparition de ses parents, elle commençait à s’épanouir dans la lumière, jusqu’à dépasser Iansan et la laisser loin derrière elle.
Les progrès d’Iansan attirèrent alors l’attention de toute la tribu. Par un retournement de situation inattendu, elle finit par battre le chef des tatankasaures et succéda à Acatl à la tête du club de fitness.
Les progrès d’Emela défièrent également les attentes de tous. Sa taille dépassait celle de tous les autres tatankasaures de la tribu, alors elle devint leur nouvelle cheffe.
Pendant ce temps, leur rivalité se poursuivait. Toutes les deux semblaient prêtes à tout pour prendre la tête de la course et faire mordre la poussière à l’autre.
Malgré cette compétition intense, Emela permettait à Iansan de monter sur son dos pour explorer ensemble la nature, lorsqu’elles ne s’affrontaient pas dans des démonstrations de force.
Une fois la guerre contre l’Abîme terminée, les élèves d’Iansan l’emmenèrent à l’endroit où Emela fut enterrée. Ils se sentirent responsables du fait qu’elle n’avait pas pu revoir sa grande amie une dernière fois avant son trépas.
« Il y avait tant d’ennemis. Elle devait savoir qu’elle ne s’en sortirait pas… Si vous n’étiez pas avec nous, vous auriez pu l’arrêter… »
« Non. Si j’avais été avec elle, je me serais battue à ses côtés. J’aurais voulu atteindre les ennemis en premier. »
Iansan déposa une fleur pour sa vieille amie et prononça, pour la première fois, la règle tacite qui était au cœur de sa rivalité avec Emela.
« Ce n’est qu’en prenant les devants que l’on peut protéger la personne que l’on a laissée derrière soi. »

Histoire du personnage 5
Les cors retentirent pour annoncer le Pèlerinage de retour du sanctifeu quand Iansan revint au Stade du sanctifeu pour établir un nouveau record de victoires consécutives.
Les gens ne remettaient plus en doute ses compétences d’entraîneuse principale du club de fitness, comme personne n’osait plus se moquer de sa taille. Certains étaient surpris par ses résultats, mais Iansan restait imperturbable. Elle se contenta de mettre à jour ses programmes d’entraînement et ses recettes, en suivant toujours sa philosophie de remise en forme.
Iansan fut surprise d’entendre les autres exprimer de l’envie pour son « don » lorsqu’ils parlaient de sa lignée. La plupart des membres des autres tribus ne connaissaient pas l’histoire de sa famille et n’avaient pas été témoins de son travail acharné. Émerveillés par ses exploits, ils commencèrent à chercher des explications. Des rumeurs commencèrent à circuler, comme celle selon laquelle le sang d’Egungun était un symbole de pouvoir inné, qui accordait une force inouïe au prix d’être incapable de grandir toute sa vie.
Le plus surprenant était que les adversaires vaincus d’Iansan acceptaient facilement cette histoire de don, en faisant non seulement les louanges de ses talents, mais en considérant également cela comme la justification de leur défaite.
Seule Iansan restait silencieuse. Ces rumeurs qu’elle avait ignorées dans un premier temps commençaient à l’agacer.
Peu de temps après, les membres du club de fitness du Collectif de l’abondance commencèrent à distribuer des prospectus au Stade du sanctifeu. En les recevant, la plupart des gens pensaient qu’il s’agissait d’une invitation à un événement de la tribu, mais ils restèrent bouche bée en lisant le contenu.
« L’Académie des champions du Pèlerinage recherche ses futurs élèves de toute tribu, tout âge et tout genre ! Brisez des records vous aussi ! »
Après avoir confirmé que ces tracts provenaient bien d’Iansan, la surprise se transforma en confusion. Tout le monde savait à propos du sang d’Egungun, alors quel genre d’entraînement pouvait bien les aider à surmonter les inconvénients de leur propre lignée ? Tous croyaient qu’il s’agissait d’une farce d’Iansan.
À ce moment-là, Iansan apparut en personne pour démentir les rumeurs et distribuer ses prospectus. Certains curieux se rendirent même à l’adresse indiquée dessus et découvrirent qu’Iansan déplaça le club de fitness, qui se trouvait dans le fin fond du territoire du Collectif de l’abondance, à un endroit beaucoup plus proche du Stade du sanctifeu, sans doute pour se préparer à accueillir des élèves d’autres tribus.
Peu de gens se laissèrent convaincre par les tracts d’Iansan, mais quelques personnes enclines à lui donner sa chance se rendirent sur les nouveaux terrains d’entraînement. La plupart d’entre eux étaient limités par des lacunes physiques, mais aspiraient à devenir plus forts, tout comme Iansan autrefois. La seule différence était que ces personnes se laissèrent freiner par leurs incertitudes. Le principe premier d’Iansan était de leur donner la motivation nécessaire pour aller de l’avant, tout en les guidant.
« Je ne vais pas le nier : le talent joue beaucoup pour savoir à quelle vitesse on progressera sur le chemin, mais il ne décide pas de la distance à parcourir. »
Après un an à persévérer en silence, la première promotion d’élèves s’illustra comme la crème du Pèlerinage de retour du sanctifeu, comme Iansan l’avait promis. Sous la supervision acharnée de leur entraîneuse, de nombreux élèves se surpassèrent, et certains d’entre eux se révélèrent très doués.
Malgré cela, certains avaient encore des doutes, mais Iansan ne s’en soucia guère : de plus en plus d’élèves s’inscrivaient à son académie. Elle ajouta une nouvelle ligne sur son prochain lot de prospectus :
« Quelle que soit la force avec laquelle on naît, la véritable puissance s’obtient par le travail. »
Iansan comprit qu’en dépassant les limites de son être, elle était à la hauteur de son antique nom. Cependant, elle souhaitait encore aller plus loin. Cette phrase était en quelque sorte son annotation personnelle à l’antique nom « Force ». Un jour, elle prouverait la valeur de sa philosophie à tout Natlan, comme elle l’avait déjà fait chez le Collectif de l’abondance.